Le quartier des Genêts a connu, jeudi dernier, de nouvelles échauffourées. On déplore quelques blessés légers. Le quartier les Genêts de Tizi Ouzou a connu des échauffourées, jeudi en début d'après-midi. Répondant à l'appel de la coordination locale de Tizi Ouzou, quelques dizaines de jeunes ont essayé d'organiser un sit-in de protestation devant l'ex-brigade de gendarmerie du centre-ville, actuellement occupée par les forces de police. Dès 13h00, les choses sérieuses commencèrent. Les URS bloquent le quartier. Les commerçants de la rue Lamali et ceux proches du théâtre «des opérations» baissent rideau. Les jeunes manifestants regroupés au niveau de la rue Lamali dressent des barricades, «interdisant» aux piétons et automobilistes le passage. En fait, plus personne n'essaie d'emprunter la rue Lamali livrée aux jeunes gens. Dans la foule, on remarque la présence de quelques délégués de la commune de Tizi Ouzou. Les nerfs sont à vif. Les échanges de projectiles commencent: grenades lacrymogènes, cocktails Molotov, pierres et autres projectiles sont généreusement distribués. Les échauffourées, après avoir connu un pic certain, se transforment rapidement en échanges de «propos» peu amènes et de projectiles. Les gaz lacrymogènes se font plus denses. Des jeunes manifestants, comme par habitude, se saisissent des grenades à peine lancées et les renvoient sur les URS. Tout rappelle vaguement les journées chaudes du début du Printemps noir. A signaler qu'à moins de 100 m de la rue Lamali, la ville vaquait normalement à ses occupations. Aux abords des lieux de la manifestation des badauds observaient la scène de loin. Au plus fort de la contestation, les manifestants se saisissent d'un jeune inconnu du quartier. Fouillé, on trouve en sa possession la baïonnette d'un fusil. Pris pour un policier, il est rudement malmené. On découvre finalement qu'il s'agissait d'un militaire en permission, il est immédiatement relâché. Les policiers se font plus offensifs, ils arrivent à interpeller quelques jeunes, qu'ils relâcheront un peu plus tard. On parle de l'usage de balles en caoutchouc. Chose impossible à vérifier. On a recensé quelques blessés légers de part et d'autre, mais fort heureusement sans gravité. Un jeune garçon âgé d'environ 13 ans a été touché à la tête par une balle en caoutchouc, transféré sur le CHU tout proche, il s'avère que la balle a juste effleuré le jeune garçon. Après les premiers soins, il a pu rejoindre son domicile à Ouaguenoun, le soir-même. Par ailleurs, des policiers en civil, repérés par des jeunes dans l'enceinte du CHU, ont été pris à partie. Entre 17h et 17h30, le calme revient lentement. La rue Lamali est de nouveau ouverte à la circulation. Hier, toute trace de cet après-midi agité ayant disparu, le quartier les Genêts a ouvert tout comme le reste de la ville. L'action de jeudi de la coordination locale des ârchs de Tizi Ouzou est venue comme une suite logique du meeting dispersé la veille. Les ârchs ont tenu à marquer ainsi leur soutien aux détenus et exiger leur «libération immédiate et inconditionnelle». Ces détenus poursuivent toujours leur grève de la faim.