La propriété intellectuelle est un vecteur de développement et de création d'emplois qui demande à être renforcé. A l'occasion de la journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle qui, rappelons-le, fut consacrée par le sommet des chefs d'Etat africains réunis à Alger en 1999 (OVA), un séminaire s'est tenu, samedi dernier, à la bibliothèque d'El-Hamma sur initiative de l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA) en collaboration avec l'Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI). Célébrée donc annuellement, cette journée fut marquée par la présence d'une forte délégation du corps diplomatique essentiellement africain accrédité à Alger, ainsi qu'un certain nombre d'artistes évoluant dans tous les domaines: musique, cinéma, théâtre, arts plastiques... On citera la grande actrice Farida Saboundji, Saïd Hilmi, le réalisateur Djamel Bendedouche... Dans son allocution d'ouverture, le directeur général de l'INAPI saluera ce 3e rendez-vous «consacré par le sommet en raison de la liaison solide entre la propriété intellectuelle, le progrès et le développement qui ne peuvent se concrétiser que par les innovateurs et les résultats de leur travail intellectuel». Le DG de l'INAPI déterminera, par ailleurs, ce qui distingue cette manifestation de celles des années précédentes, par un ensemble d'évènements et de circonstances dont «l'organisation pour l'Afrique du sommet de la tenue du développement durable, de la protection de l'environnement, de la lutte contre la pauvreté et qui vient de clôturer ses travaux depuis deux semaines seulement.» Pour lui, «il ne fait aucun doute que la technologie et la propriété intellectuelle dans leurs différents volets ont constitué les principaux axes du débat dans ce congrès». Aussi, estime-t-il «la célébration de cette journée s'inscrit dans le processus de mise en oeuvre du NEPAD et de ce qui découle comme développement adopté par l'Afrique», Tercio, la mondialisation est un sujet forcément inhérent à la propriété intellectuelle, s'agissant des aspects de droit qui touchent au commerce. Le DG de l'INAPI évoquera la rapidité du développement des systèmes de communication dans le domaine de la technologie qui a influé sur l'activité économique et commerciale dans le monde. Aussi, indique-t-il, nombreux sont les pays en «développement qui ont eu recours au développement de leur propre système de propriété intellectuelle (...) pour augmenter leurs performances de manière à établir une liaison entre les inventions, les innovations et le marché (...) par référence aux concepts et us pratiqués mondialement». Pour sa part, M.Hakim Taoussar, DG de l'Onda a, lors de ce séminaire, insisté sur l'importance qu'on doit accorder à la propriété intellectuelle de manière à inciter et susciter une émergence de nouveaux talents et de nouveaux créateurs dans les différentes disciplines et de protéger leurs oeuvres qui se distinguent par l'innovation dans les domaines technologiques à travers les réseaux Internet notamment. M.Hakim Taoussar abordera aussi ce que l'ONDA a accompli dans ce sens et ce qu'elle envisage et projette de faire à l'avenir en matière de protection sur le plan juridique des droits moraux, matériels et patrimoniaux des auteurs de sorte à endiguer, le phénomène de piratage «en raison justement de l'apparition de nouveaux procédés d'exploitation et la malice de ceux qui exploitent ces oeuvres» et d'ajouter «il y aura une lutte sans merci dans ce sens...». Quant au porte-parole de madame la ministre de la Culture, il dira tout «le rôle fondamental que les créateurs algériens ont joué et continuent de jouer sur la scène culturelle nationale et internationale, en forgeant, explique-t-il, les valeurs spirituelles, morales et artistiques qui forment le socle saillant de l'identité, de la richesse et de la diversité de la culture algérienne.» Leur courage et leur abnégation de continuer à oeuvrer et à travailler pendant les moments douloureux qu'a traversés le pays et continue à subir ont été vivement salués. Que ce soit dans le cinéma, la chanson, la littérature ou tout autre expression de notre culture «des oeuvres impérissables ont dit-il témoigné (...) de l'irrésistible élan de tout un peuple vers l'indépendance» et de poursuivre «c'est ainsi que dès l'indépendance, l'Algérie a pris des initiatives visant à mettre en place un cadre juridique national et des dispositions organiques assurant à la propriété intellectuelle une protection réelle et efficace». Le porte-parole de madame la ministre de la Culture mettra l'accent sur les efforts que nous déployons en commun avec l'ensemble des pays africains. Car nous partageons les mêmes racines et la même civilisation «l'Algérie se reconnaît dans les oeuvres africaines ancestrales et contemporaines», soulignera-t-il. Une exposition des activités de l'INAPI et de l'ONDA s'est tenue en marge de cette assemblée. Celle de l'INAPI donnait un aperçu par les chiffres de la protection qu'elle assure. Enfin, six personnes se sont vu décerner un prix en reconnaissance d'une distinction qu'ils ont obtenue à l'échelle internationale pour un travail intellectuel sur l'Afrique. Il s'agit ainsi du poète Ibrahim Laroussi. Dans la section cinéma-documentaire, Abdelkacem Hadjadj, Djamel Amrani connu pour ses oeuvres littéraires, Tahar Ouatar et Khedifa Abdelkrim dans la section littéraire aussi et enfin l'émission radiophonique Tombeau africain que présentait jadis Zehira Yahi sur Alger Chaîne 3.