Attendu depuis une année, le Président Bouteflika a enfin procédé au remaniement de son Exécutif. Comme annoncé par L'Expression dans son édition de jeudi dernier, le président de la République vient de nommer un vice-Premier ministre. C'est effectivement Nourredine Zerhouni, jusque-là ministre de l'Intérieur, qui occupe le poste. Cette nomination est accompagnée d'autres changements au sein du gouvernement suite au remaniement effectué hier par Bouteflika. Dahou Ould Kablia quitte le ministère délégué aux Collectivités locales pour remplacer Zerhouni à l'Intérieur. Le ministère délégué est supprimé de la nouvelle composition du gouvernement. Plusieurs nouveautés sont apportées par ce changement. Si Ahmed Ouyahia conserve son poste de Premier ministre, plusieurs membres du gouvernement ont perdu le leur. Le Président Bouteflika n'y est pas allé par quatre chemins pour faire le ménage au sein du gouvernement. Il a décidé de mettre fin aux fonctions de ministres qui se sont illustrés par la mauvaise gestion de leurs secteurs. En poste depuis 11 ans, Chakib Khelil ne figure plus au gouvernement. Youcef Yousfi le remplace au ministère de l'Energie et des Mines qu'il a occupé auparavant avant d'être nommé ambassadeur dans plusieurs capitales dont Tunis. Mihoubi paie ses maladresses Ne siègeront plus au gouvernement d'autres ministres et secrétaires d'Etat. Azzedine Mihoubi est déchu de son poste dédié à la Communication. Il paie ses maladresses et sa mauvaise gestion. Il est remplacé par Nacer Mehal, qui a occupé les fonctions de directeur général de l'Agence de presse APS. Son prédécesseur a reçu des remontrances de la présidence de la République après avoir assisté inopportunément à l'inauguration du siège d'un journal privé. Cette décision de procéder à son éviction illustre la détermination de Bouteflika à ne tolérer aucun écart de ses ministres lorsqu'il s'agit de l'image de l'Algérie. C'est cette image qui a été ternie suite à l'affaire de Sonatrach dont le ministre en charge du secteur dit tout ignorer. Il est attendu des deux nouveaux ministres des résultats plus probants. L'expérience de Nacer Mehal et de Youcef Yousfi dans leurs domaines respectifs devrait être d'un apport non négligeable au gouvernement. Ces changements sonnent comme un avertissement à tous ceux qui abordent avec beaucoup de liberté leur charge de représentants de la République. Le message du Président comporte également un signal qui en dit long sur sa détermination à poursuivre sa lutte contre le phénomène de la corruption. Bouteflika n'hésite pas à se séparer de ses collaborateurs les plus proches lorsqu'il s'agit de rehausser l'image du pays et de défendre les intérêts de la nation. Sur le départ, il y a eu d'autres ministres à l'instar de Hachemi Djaâboub, en charge du Commerce. Il est remplacé par Mustapha Benbada qui était ministre de la PME et de l'Artisanat. Certains ministres ont simplement changé de portefeuilles. C'est le cas de Djamel Ould Abbès, qui se retrouve en charge du département de la Santé. L'ancien titulaire du poste, Saïd Barkat, le remplace au ministère de la Solidarité. Barkat se révèle un excellent nomade, faute d'être un fin gestionnaire du département de la Santé en proie à de nombreuses perturbations et à des grèves incessantes. D'autres ont payé la dégradation de la situation de leur secteur plus chèrement, comme c'est le cas de Hamid Bessalah remplacé au ministère de la Poste et des Technologies de l'information par le président-directeur général d'Algérie Télécom, Moussa Benhamadi. Les équilibres maintenus Hormis ces changements, le Président a pris soin de conserver les équilibres entre les trois partis composant l'Alliance présidentielle. C'est pour cette raison que des ministre du MSP, du FLN et du RND sont toujours maintenus au sein de la nouvelle équipe. A titre d'exemple, Smaïl Mimoune du MSP quitte le ministère de la Pêche pour rejoindre celui du Tourisme et de l'Artisanat. Abdallah Khanafou, du MSP, est nommé au ministère de la Pêche. Le changement opéré a permis l'entrée de sept nouveaux ministres parmi lesquels Mohamed Benmeradi pour remplacer Mustapha Benbada au ministère de la PME et de l'Artisanat. L'un des ministères à avoir changé de dénomination est celui de l'Industrie occupé par Hamid Temmar, chargé de la Prospective et des Statistiques.