Le ministre de la Santé veut transférer les patients dans des pays arabes pour se libérer de la dépendance vis-à-vis de l'Europe. L'Algérie est en mesure de développer la transplantation d'organes grâce à ses compétences scientifiques et à la coopération du corps médical spécialisé dans ce domaine. Pour ce faire, un congrès international algéro-jordanien portant sur les greffes d'organes se tient depuis hier à Alger. La cérémonie d'ouverture des travaux de ce congrès a été présidée par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Dr Djamel Ould Abbès. L'objectif de cette rencontre, selon le ministre, consiste à rechercher les moyens de «réduire la facture d'importation de médicaments de l'étranger. Celle-ci a coûté à l'Algérie 2 milliards de dollars en 2009». Le responsable du secteur a indiqué que «cette rencontre avec les médecins jordaniens sera soldée par un partenariat en matière de transplantation d'organes. Cet accord sera suivi par d'autres accords avec des pays du monde arabe pour aboutir à des pays du Sud dans le cadre de la coopération Sud-Sud». Et de poursuivre: «Nous pourrons ainsi envoyer nos patients en Jordanie pour se faire soigner au lieu de les envoyer en Europe.» En réponse à une question portant sur la position de la charia vis-à-vis de l'exercice de la transplantation d'organes, M.Ould Abbès a fait savoir qu'«avant de procéder à l'exécution de cette procédure, nous avons fait appel à des théologiens. Ces derniers ont expliqué que l'Islam autorise la transplantation d'organes, surtout quand il s'agit de sauver des vies humaines. Et cela doit se faire dans les conditions rendant licite le don d'organes dans les limites tracées par la charia». En ce qui concerne le projet de création d'un établissement algérien des greffes au cours de l'année 2010, ce projet est maintenu, nous dit-on. Ce dernier sera chargé de la gestion et de la régulation de l'activité de greffe et probablement aidera au développement de la greffe à partir de donneurs en mort encéphalique. A ce titre, il y a lieu de noter que l'Algérie accuse un énorme retard dans ce domaine, sachant que le prélèvement d'organes à partir d'une personne décédée permet de sauver la vie de quatre personnes et d'améliorer le fonctionnement de dix organes vitaux, affirment des experts. Il convient de rappeler que le professeur Acimi Smaïl, de l'hôpital pour enfants de Canastel (Oran) qui a dirigé l'équipe de transplantation ayant réalisé les premières greffes rénales pédiatriques en Algérie, en 2006, avait indiqué que la greffe rénale en Algérie a connu un recul important et qu'en 2009, il n'a été enregistré que 77 greffes alors qu'il y a 13.000 patients sous dialyse qui attendent...