Le nouveau patron du secteur a assuré que l'entreprise poursuivra ses activités le plus normalement et qu'il n'y aura aucun licenciement. L'affaire Djezzy est gérée au plus haut niveau de l'Etat. C'est le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui l'a pris en charge en personne. «Ce dossier est sérieusement pris en charge par des experts auprès du cabinet du Premier ministre», a déclaré le nouveau patron du secteur, Moussa Benhamadi. S'exprimant en marge d'une journée parlementaire sur «le haut débit, l'économie numérique et leur rôle dans le développement», jeudi dernier à l'Assemblée populaire nationale, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a expliqué que l'affaire n'est plus du ressort de son département. «Je n'ai pas le dossier en main, c'est le Premier ministre qui s'occupe des négociations», a-t-il précisé. Sur le sort de cette entreprise, M.Benhamadi n'a pas été prolixe. «Il faudra attendre, il s'agit de négociations de haut niveau dans le domaine financier et de l'organisation», s'est-il contenté de répondre. Y a-t-il un délai précis? Le premier responsable du secteur des TIC assure qu'aucun délai ne peut être fixé pour le traitement du dossier de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy, filiale Orascom Telecom. D'ailleurs, M.Benhamadi s'est dit incapable d'avancer le moindre détail car, explique-t-il, «la gestion du dossier relève des seules prérogatives du Premier ministre, seul habilité à se prononcer dans le strict respect de la loi algérienne et des intérêts du pays». A la question de savoir si le gouvernement est capable de reprendre en main l'entreprise, M.Benhamadi ne sous-estime pas les compétences. «Nous avons les moyens financiers et la compétence pour gérer cette entreprise», a-t-il affirmé rappelant que les 5000 employés de Djezzy sont des Algériens. En plus des moyens financiers, le gouvernement se dit capable de piloter l'entreprise. Selon le ministre, l'entreprise poursuivra ses activités le plus normalement. Pas de licenciement ni de compression du personnel! M.Benhamadi a dissipé le doute sur le maintien des postes d'emploi. «Les travailleurs n'ont rien à craindre», a-t-il ajouté en guise de garantie. Le gouvernement est apparemment prêt à toutes les éventualités. Il y a lieu de rappeler que tout le gouvernement est monté au créneau et a réagi au comportement de l'opérateur égyptien qui a entamé des négociations avec le sud-africain, MTN, pour la vente de Djezzy. Par le biais de ses représentants, le gouvernement a opposé son niet à plusieurs reprises. Or, cette affaire ne risque-t-elle pas d'avoir des conséquences sur les investissements en Algérie? M.Benhamadi a indiqué que «chaque pays est souverain dans la prise de décisions qu'il juge nécessaires pour la sauvegarde de ses intérêts économiques». Et de renchérir: «Beaucoup de pays ont pris des mesures protectionnistes lorsque les circonstances l'exigeaient». Le chef de la diplomatie, Mourad Medelci, a affirmé récemment que «la page de Djezzy est tournée avec les Sud-Africains». Lors de la visite du président sud-africain en Algérie, le gouvernement a bien expliqué sa position en invitant les Sud-Africains à investir dans d'autres domaines. Par ailleurs, et sur les priorités au sein du secteur, M.Benhamadi compte établir une évaluation générale des chantiers avant de passer à l'action. Lors de son discours d'intervention sur le haut débit, le ministre a mis l'accent sur la nécessité d'élargir l'utilisation des TIC en vue de concrétiser les différents projets technologiques à même d'améliorer le niveau de vie du citoyen. «Le programme de l'e-Algérie vise à développer l'utilisation interactive des TIC au sein des différentes infrastructures publiques dans le souci d'améliorer le niveau de vie du citoyen», a-t-il souligné. Il a indiqué que des projets tels la e-Commune, la e-Justice et la e-Santé sont susceptibles d'élargir l'utilisation interactive des TIC, ce qui en d'autres termes, contribuerait «indéniablement» à améliorer le niveau de vie des citoyens et les rapprocher de façon efficace, et crédible de l'administration. De plus, l'utilisation des TIC dans les entreprises économiques est à même d'économiser du temps tout en hissant le niveau de compétitivité des entreprises économiques nationales. Le ministre a par ailleurs, évoqué l'introduction du haut débit dans les douanes et les impôts. Ainsi, les citoyens pourront effectuer les démarches à partir de chez eux sans pour autant se déplacer.