Les Verts, qui avaient la réputation d'avoir une arrière-garde solide et rigide, voient subitement leur arrière-garde constituer le maillon faible. Avant le coup d'envoi de la phase finale de la CAN qui s'est déroulée en Angola au début de cette année, la défense algérienne était considérée comme le maillon fort de l'équipe. Mais subitement, elle est devenue une véritable passoire puisqu'elle a encaissé la bagatelle de 16 buts en l'espace de huit matchs, chose inconcevable pour des Verts qui avaient la réputation d'avoir une arrière-garde solide et rigide. Et pourtant, c'est avec les mêmes défenseurs, en l'occurrence Bougherra, Yahia, Halliche et autre Belhadj que l'entraîneur Saâdane composait son premier rempart. Qu'est-ce qui a donc changé? Tout simplement, le staff est passé du 3-5-2 à une stratégie classique avec trois axiaux, à savoir le 4-4-2, un choix imposé par la blessure de Antar Yahia mais aussi mûrement réfléchi et étudié par le sélectionneur et ses adjoints durant la CAN. Ceci dit, au cours du stage précompétitif qui se déroule à Nuremberg, en Allemagne, à quelques jours du coup d'envoi de l'événement planétaire en Afrique du Sud, l'entraîneur Saâdane a placé le compartiment défensif au centre de ses préoccupations pour arriver à ses fins, celui de réaliser un bon parcours dans ce challenge de grande envergure qu'est la Coupe du Monde. Cela passe inévitablement par asseoir une bonne assise défensive. C'est pourquoi, dans ses chantiers, il veut reconstruire l'arrière-garde des Fennecs avec le retour certain de «Magic», complètement guéri de sa blessure. Cela ne suffira pas du moment que le staff cherche à perfectionner les automatismes et la cohésion entre les éléments qui constitueront la défense. En d'autres termes, la joute amicale de demain contre les Emirate arabes unis sera une belle opportunité pour régler et peaufiner le placement défensif et la couverture qui sont en principe acquis. En technicien avéré, le sélectionneur national reviendra sûrement au 3-5-2, un schéma tactique qui a porté ses fruits comme l'a souligné Saâdane dans ses propos: «Nous allons revenir à nos fondamentaux avec la présence de Bougherra, Halliche et Antar qui se connaissent parfaitement et ont les automatismes nécessaires pour répondre présent au haut niveau.» A ce trio, il alignera sur le couloir gauche l'inamovible Belhadj et à droite ce sera le néo-international Guedioura qui a montré des qualités certaines tant athlétiques que techniques en l'absence d'un latéral droit de métier. En quelque sorte, le joueur de Wolverhampton remplacera Matmour qui avait tenu ce rôle avec beaucoup de réussite et nous ne douterons pas que le milieu récupérateur des Wolfes excellera dans sa nouvelle mission. Aussi, pour faire face aux attaquants de la trempe de Rooney, Crouch, Donovan ou Dempsey, il faut avoir des défenseurs de haut niveau et de classe mondiale et mettre en place une stratégie idéale, par ricochet le 3-5-2 matérialisé par une entente parfaite entre les éléments qui composeront ce compartiment. Car la preuve par quatre nous a été donnée lors des deux dernières rencontres amicales face à la Serbie et tout récemment contre l'Irlande où l'erreur, le mauvais marquage, voire l'oubli seront fatals à l'image du mauvais renvoi de Chaouchi très bien exploité par Robbie Keane. C'est la raison pour laquelle nos défenseurs devront rester sur le qui-vive et bien concentrés car devant des attaquants de cette classe, ça ne pardonne pas. Pour éviter d'autres désillusions, l'entraîneur Saâdane doit trouver la bonne formule et les meilleurs défenseurs pour composer son arrière-garde. Une bonne assise derrière est l'arme inéluctable dans ce genre de tournoi.