La présidence ougandaise a annoncé dans un communiqué que le président soudanais Omar El Bechir ne sera pas invité au prochain Sommet de l'Union africaine à Kampala. Cette décision témoigne du poids grandissant de la Cour pénale internationale en Afrique, s'est réjoui Human Rights Watch (HRW) hier. Omar El Bechir est sous le coup d'un mandat d'arrêt international pour crimes de guerre et contre l'Humanité au Darfour. Un communiqué de la présidence ougandaise a fait savoir samedi qu'Omar El Bechir n'était pas invité au Sommet de l'UA en juillet prochain. «Le président Yoweri Museveni informe que son homologue soudanais, le général Omar Hassan Bechir, n'a pas été invité à participer à la conférence de l'Union africaine», a indiqué samedi un communiqué. Le texte précise que le Soudan est libre de déléguer au sommet d'autres représentants. «C'est une déclaration bienvenue du président de l'Ouganda», a déclaré Richard Dicker, directeur en charge de la justice internationale de l'organisation de défense des droits de l'homme. «La tendance est que les Etats africains se rangent du côté de la responsabilité et de la fin de l'impunité», a-t-il ajouté. Richard Dicker a souligné que la position adoptée par l'Ouganda «contredit la rhétorique triomphaliste que Bechir avait adoptée à Syrte» (Libye), lors d'un précédent sommet de l'UA au début de l'été 2009. Le président soudanais avait assisté à ce sommet où les Etats africains avaient décidé de ne pas coopérer avec la CPI pour son arrestation. William Pace, responsable de la Coalition pour la Cour pénale internationale - un réseau d'organisations de défense des droits de l'homme - a déclaré qu'il s'attendait à ce que la force de la CPI continue à augmenter. «C'est un exemple de la capacité du Statut de Rome (traité fondateur de la CPI) à combattre l'impunité pour les crimes les plus terribles. Année après année, pays par pays, cela montre que le traité fonctionne», a-t-il souligné.