selon une source ministérielle, ce projet de LFC 2010 sera étudié au prochain Conseil du gouvernement. Le gouvernement recourt encore une fois aux rallonges budgétaires. Il prépare, d'ores et déjà, la loi de finances complémentaire pour le reste de l'année en cours. Sitôt le programme quinquennal adopté, il s'attaquera au montage financier du budget complémentaire. «Le projet de loi de finances complémentaire sera mis prochainement sur la table du Conseil du gouvernement (ex-réunion des ministres, Ndlr)», a confié à L'Expression un membre de l'équipe Ouyahia. Selon lui, ce projet est l'un des chantiers sur lesquels travaille l'Exécutif. Ce budget pris en charge par le département des finances, est en phase de finalisation. L'élaboration du budget complémentaire est devenue une tradition ancrée dans l'activité du gouvernement. Pourtant, le recours à cette option a été jugé abusif. L'Etat ne lésine pas sur les moyens pour débloquer des budgets, tous les six mois. Bien que le chef de l'Etat ait insisté sur la gestion rationnelle des ressources, il n'en demeure pas moins que les dépenses s'avèrent faramineuses. Le gouvernement a du mal à maîtriser son portefeuille. Avant même l'épuisement du budget annuel, l'équipe Ouyahia songe déjà aux rallonges budgétaires. Preuve en est, le ministre des Finances, Karim Djoudi, n'a pas écarté le recours à cette loi au début de l'année 2010. «La loi de finances complémentaire sert à apporter des correctifs», a-t-il expliqué lors de l'adoption de la loi de finances 2010 par le Parlement en novembre dernier. Une fois examiné par le gouvernement, le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres pour son adoption. La loi de finances complémentaire sera promulguée par ordonnance juste après la clôture de la session parlementaire de printemps qui interviendra au courant du mois de juillet. Les députés seront donc appelés à voter le projet en septembre sans aucun commentaire ni même justification. Alors qu'ils attendent avec impatience la présentation du bilan de politique générale, la représentation nationale prendra son mal en patience. Le gouvernement ne compte pas aller au Parlement pour rendre des comptes aux députés. Lesquels ont affiché à plusieurs reprises leur mécontentement quant à l'attitude du gouvernement. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que dans la loi de finances 2010, l'Etat a prévu des dépenses de 5860 milliards de DA (contre 5428 milliards DA dans la LFC). Le déficit budgétaire a été couvert par les disponibilités du Fonds de régulation des recettes dont le montant se situe actuellement à plus de 4000 milliards de DA. Pour les recettes budgétaires, elles sont passées de 3081,5 milliards de DA contre 3178,7 milliards DA dans la LFC 2009. Ce repli des recettes budgétaires, explique M.Djoudi, est imputable principalement à la contraction du produit de la fiscalité pétrolière de près de 90 MDS de DA, sous l'effet de la révision à la baisse des prévisions des quantités d'hydrocarbures à exporter en 2010, expliquent les initiateurs de cette loi.