B. Mahmoud Le projet de loi de Finances complémentaire 2009, qui sera examiné demain par le gouvernement, contient de nombreux mécanismes visant une rationalisation accrue des dépenses publiques et un bannissement du recours aux rallonges budgétaires. Hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a dévoilé sur les ondes de la chaîne III les trois grands axes du projet de loi de Finances complémentaire 2009. Primo: une lutte intensive contre la fraude et la contrefaçon. Secundo: une réduction de la pression fiscale avec, pour finalité, un (re) lancement des entreprises économiques et le marché de l'emploi. Et tertio: l'application des nouvelles conditions de commerce extérieur et, notamment, la mesure contestée par les investisseurs étrangers des 30% qui devra entrer en vigueur fin septembre 2009. Evitant de verser dans le détail avant l'examen de ce projet de loi complémentaire par le gouvernement, l'argentier du pays a, toutefois, consenti à donner une première ébauche de cette future loi qui va «donner un avantage aux investissements nationaux en matière de taxes et de facilitations». Une fois examiné par le gouvernement, le projet sera présenté en Conseil des ministres pour son adoption. Le Conseil des ministres aura lieu probablement à la mi-juillet. La loi de Finances complémentaire sera adoptée par ordonnance présidentielle. Cette loi complémentaire intègre les dépenses de correction d'urgence relevées sur la loi initiale. Elle vient apporter des correctifs à la loi de Finances initiale sur les éléments macroéconomiques et conforte les mesures prises par le gouvernement en matière de régulation de l'activité économique et du commerce extérieur. Mesures contre l'envolée des importations Il faut reconnaître que le recours à la loi de Finances complémentaire est devenu une pratique courante dans l'action du gouvernement. Or, cette tradition risque d'être abandonnée dans les prochaines années. Le gouvernement veut à tout prix rationaliser ses dépenses, le recours aux rallonges budgétaires sera évité pour ne pas dire annulé. La répartition des budgets de 150 milliards de dollars inscrits dans le programme quinquennal sur les secteurs d'activité, sera contrôlée au centime près. Le président de la République a donné, d'ailleurs, instruction interdisant tout octroi de budget avant l'élaboration de l'estimation financière. La stratégie du gouvernement vise, selon le ministre, à renchérir le coût des importations pour réduire la facture salée de l'Algérie qui a frôlé, en 2008, les 40 milliards de dollars. Il y aura également, en parallèle, une réduction du coût des investissements en Algérie pour orienter les opérateurs économiques vers des secteurs créateurs de valeur ajoutée. «Avec ces nouvelles mesures, nous voulons contenir la croissance des importations de biens et services. Pour ce 1er semestre 2009, nous avons enregistré une certaine stabilité des importations algériennes en raison de l'entassement de l'économie mondiale, conséquence de la récession», signale Karim Djoudi. Selon le ministre, l'enjeu pour l'Algérie est de substituer une économie de rente par une économie diversifiée. Outre les mesures destinées à la réduction du volume des importations, le projet de loi de Finances complémentaire 2009 prévoit de booster les exportations hors hydrocarbures et une réduction du taux de chômage parmi la population active. B.M.