«Palestine: arts visuels en rafale, le mur pour cible!» est le thème du débat qui sera animé cet après-midi de 17h à 19h. Un artiste est par essence un être sensible à ce qui l'entoure. Décliner son état d'âme et le matérialiser en une oeuvre d'art est son rôle, son objectif, sa démarche artistique, un engagement qui se fait parfois à son insu de façon induite ou consciente. L'art est là pour porter nos rêves, nos questionnements, nos doutes, mais aussi nos préoccupations majeures dans la vie et nos combats de tous les jours. Comment prend-il forme dans l'esprit pour rendre compte d'une réalité brulante et dépasser la catharsis pour n'être qu'art à part entière? L'art dans le châtiment. Un symbole de résistance. Question pertinente à laquelle l'Agence algérienne pour le rayonnent culturel (Aarc) nous invite à se poser grâce à l'activité culturelle qu'elle organise entre ses murs, ce jeudi. Une question de mur...Mais pas que ça. C'est ce qui se dégage enfin à la suite de la lecture du communiqué qui nous est adressé. Voila le sujet: à l'instar de celui de Berlin, le mur dressé par Israël pour enfermer le peuple palestinien est devenu un symbole historique: symbole d'une oppression, symbole d'un diktat, symbole d'un déni de justice. Par sa taille et sa longueur, comme par son tracé sournois, cet édifice prétendu défensif est une nouvelle agression contre les hommes, la nature et l'espoir. Massif et impressionnant, il est un outil essentiel des programmes de domination militaire d'Israël. Mais son édification comportait également un objectif psychologique: celui de faire admettre un marquage du territoire et de tétaniser les Palestiniens. Cependant, depuis des années, des tagueurs, graffiteurs, affichistes, photographes, vidéastes, publicitaires et créateurs visuels de toutes sortes se sont lancés à son assaut pour le transformer en un immense espace d'expression. Ainsi, le mur est devenu le support d'expressions diverses qui remettent en cause le support lui même (le mur), ainsi que tout ce qu'il représente. C'est ce phénomène exceptionnel qui sera présenté par Nadya Bouzar-Kasbadji, spécialiste algérienne en histoire de l'art, résidant à Paris. Elle analysera les oeuvres, d'inégale qualité, qui aujourd'hui, parcourent le mur israélien du côté palestinien à travers une conférence qui s'inscrit dans les rencontres du «Diwan Dar Abdellatif». Elle montrera, notamment comment «le Mur exalte le geste de ceux qui vont à l'assaut de sa réalité pour la réduire ou la transcender (...) anonymes palestiniens, pacifistes, et altermondialistes de tous pays, parfois artistes réputés». Elle soulignera comment cet art sur un mur, très surveillé, «implique la mise en oeuvre de modes opératoires par des "assaillants" qui défient la force militaire occupante, et des performers athlétiques s'exposant au risque suprême». C'est donc à une rencontre au croisement de l'art, de l'actualité et des grandes questions politiques et éthiques que le public et la presse seront conviés aujourd'hui de 17h à 19h à Dar Abdellatif d'El Hamma. En somme, pour une interrogation sur le sens et le devenir de cette guérilla des images. Un sujet fort intéressant. A ne pas rater!