Organisée par le CCF, l'exposition de photos réalisée par Antoine Tempé, durera jusqu'au 30 juin prochain. Comment photographier des danseurs? Rendre compte de leur habilité, de leurs mouvements, de leur talent à user de leur corps? Il s'agit, sans doute, d'une délicate entreprise. Mais les réponses vous les retrouverez certainement, dans l'exposition de Antoine Tempé, intitulée Regard sur la danse, qui se déroule actuellement au Centre culturel français d'Alger. A travers une série de portraits de chorégraphes africains, ce photographe français nous invite à pénétrer dans le monde secret de la danse contemporaine. Ces mises en scène drolatiques nous révèlent les différents univers auxquels appartiennent ces férus de la danse. Certains photographes ont un pouvoir surprenant et déroutant. Celui de redonner l'âme à quelque chose qui n'en a pas. Antoine Tempé en fait partie. Cette exposition est constituée d'abord, de portraits en noir et en blanc réalisés par l'artiste un peu partout en Afrique. Son objectif n'est pas de fixer un phénomène de mode via son appareil-photo, la danse pour lui est beaucoup plus, une passion. Photographe de profession, Antoine Tempé est un mordu de la danse contemporaine, celle-ci constituera d'ailleurs sa source d'inspiration. Lui même est danseur, mais il n'en a jamais fait une profession. Son parcours en photographie, il l'entamera en 1983. Tempé s'installe à New York, tout en continuant à pratiquer la danse. Il s'intéressera plus particulièrement aux compagnies de danse contemporaine à New York. «A mes débuts, c'était plus facile de commencer par photographier mes amis danseurs...», nous dira-t-il lors d'une rencontre organisée, jeudi soir, au Centre culturel français d'Alger lors de l'inauguration de l'exposition. Il travaillera pour le compte de certaines revues françaises et européennes. Il y a près de dix ans, et plus précisément en 2000, cet artiste part en voyage en Afrique, il décide de photographier les compagnies de danse contemporaine qui ont vu le jour, il y a quelques années en Afrique. «J'entendais souvent parler du phénomène de la danse contemporaine africaine mais je ne l'ai jamais vu. Aux Etats-Unis, les gens ont tendance à voir l'Afrique à travers certains clichés. Le côté contemporain, moderne des compagnies de danse m'a, par la suite, fasciné. J'ai fini par me détacher des stéréotypes habituels qu'on a souvent du continent noir.», nous indiquera-t-il. Abstraction faite de la mise en scène, c'est surtout cette dichotomie du noir et du blanc qui confère à ces photos un certain aspect érotisant. Pour Antoine Tempé, le noir et le blanc est une manière de «fuir» la réalité. «Personnellement, j'aime bien me détacher de la réalité, et quand on regarde une photo en noir et blanc, on en est moins proche. Sinon, il est vrai qu' inconsciemment, le noir et blanc est considéré comme un peu plus noble, ce qui n'est pas forcément vrai. D'ailleurs, les photos en couleurs sont revenues à la mode...», nous expliquera-t-il. La deuxième partie des images exposées sont, quant à elles, en couleurs. Une dizaine de photos qui mettent en scène cette relation complexe et particulière du danseur avec l'espace. Regard sur la danse est une exposition qui a déjà été présentée un peu partout dans le monde: en Europe, aux Etats-Unis et bien évidemment en Afrique.