Le timing du match contre l'Angleterre coïncidait avec celui de la prière du Maghreb. Les mosquées ont été, selon nombre de fidèles assidus, quelque peu ou même de façon notable, désertées lors de la prière du «Maghreb» ce vendredi «du match». Les rangs des prieurs n'étaient quand même pas totalement désertés, mais un certain manque était perceptible dans les mosquées généralement fort fréquentées lors de chacune des cinq prières du vendredi saint. Pourtant, cette quatrième prière quotidienne, qui s'effectue bien après les horaires de travail durant l'été, permet justement à un plus grand nombre de fidèles de se rendre à la mosquée pour l'accomplir. Les cinq prières du jour sont considérées comme le deuxième des cinq piliers de l'Islam, lequel est recommandé juste après la «profession de foi». Force est de constater qu'il n'en a pas été tout à fait ainsi ce dernier vendredi, «Jour du match». La foule habituelle n'était pas grandement visible à ce rendez-vous divin. Fort heureusement pour les fidèles férus du football, le timing de la partie, particulièrement la mi-temps, coïncidait avec l'appel à la prière du Maghreb. Les fidèles étaient plutôt «fidèles» (sans jeu de mots) à l'Equipe nationale qui disputait un match crucial au stade de Green Point de Cape Town, pour son accession au deuxième tour de la Coupe du Monde 2010. Une rencontre tant attendue par tous les Algériens, pratiquants ou non, après l'amère petite défaite, qualifiée pudiquement de «pas de chance», du Onze national dimanche dernier à Polokwane, contre son modeste homologue slovène. Beaucoup de citoyens pratiquants ont toutefois préféré accomplir leur devoir chez eux, ou également dans les mosquées et dans les salles de prière lorsque celles-ci sont proches de leurs domiciles. Les citoyens qui ont effectué la prière du «Maghreb» ce jour-là à la mosquée, se composaient surtout de nombreux passagers ou provenaient des cafés environnant dans lesquels ils s'étaient entassés pour suivre la rencontre footballistique si impatiemment attendue. Faut-il rappeler que lors du sermon prononcé dans certaines mosquées, le vendredi précédent, il a été recommandé aux Algériens, jeunes et moins jeunes, de ne pas «idolâtrer» le sport, en l'occurrence le football, pour en faire une passion démesurée les détournant de toutes leurs obligations sociales, scolaires ou religieuses. Il est à se demander si les matchs de l'Equipe nationale font partie des forces majeures pouvant justifier la désertion par les fidèles des lieux de prière.