La première Dame du PT a exprimé ses inquiétudes quant au sort qui sera réservé aux 386 milliards de dollars destinés au plan quinquennal 2010-2014. «Le chiffre de 386 milliards donne le tournis mais il s'est avéré que la moitié du montant sera destinée au parachèvement du premier plan quinquennal», a affirmé Mme Hanoune en marge de la clôture de la session ordinaire du conseil national de son parti, tenue hier, à Alger. Toutefois, déplore-t-elle, «on n' a eu connaissance d' aucun bilan s'agissant du premier plan et cela relève d'une contradiction flagrante». L'inquiétude de la secrétaire générale du PT est exacerbée, souligne-t-elle, par «l'absence de garanties quant à l'utilisation à bon escient de cette importante enveloppe». En conséquence, Mme Hanoune, en appelle au premier magistrat du pays. «Le président de la République doit donner des garanties», laisse-t-elle entendre. Si les défis à relever sont grands, en revanche, rappelle-t-elle, «les pressions sont exercées par des centres d'intérêts étrangers», citant «l'Union européenne, la Banque mondiale et l'Administration américaine et ses ramifications». Les garanties devront suivre d'autant plus que «le plan quinquennal ne figurait pas au programme électoral du Président donc ne dépendant pas du soutien dont peuvent se targuer les partis de la coalition gouvernementale, la clientèle et les différents lobbies», a ajouté la responsable du PT. D'autre part, la secrétaire générale du PT regrette «l'absence de débat sur ce plan qui devait être consacré, à titre d'exemple, au soutien des entreprises publiques, à la politique de l'emploi en général et la création des postes d'emplois permanents...etc.». Dans ce contexte, Mme Hanoune, soutient que «la moitié des trois millions de postes d'emplois promis dans le cadre de ce plan seront de type précaire tandis que l'autre moitié, disparaîtra avec l'achèvement des projets d'infrastructures prévues». Ainsi, «la situation qui résultera n'en sera pas très reluisante à l'instar de celle vécue aujourd'hui où le pouvoir d'achat d'une large majorité de la population et la politique sociale souffrent du marasme et d'une dégradation continuelle», selon Mme Hanoune puisque, ajoute-t-elle, «le chômage qualifié de bombe à retardement sera de nouveau galopant». Sur un autre plan, elle appréhende la disparition progressive des syndicats. Cela est d'autant plus vrai et dangereux que «le nouveau Code du travail consacrerait selon quelques rumeurs persistantes, la flexibilité conjuguée aux méthodes hypocrites qui viendront à bout de toute forme de lutte syndicale», a signifié encore Mme Hanoune. Globalement, la politique générale qui prévaut dans le pays est assimilée par la secrétaire générale du PT au «fait accompli perpétuant un équilibre toujours précaire». «Un épais brouillard voile la lisibilité et la clarté de la politique gouvernementale générant des contradictions à tous les niveaux», a estimé Mme Hanoune. Pis encore, «cette politique reprend les même démarches et méthodes anciennes». «Le système politique actuel est caractérisé par l'impunité et la gabegie», conclura-t-elle. Pour sortir de l'auberge, la première Dame du PT prône d'«en finir avec la transition interminable et les institutions obsolètes, héritage du parti unique, de la période de la tragédie nationale, de l'ajustement structurel et de la crise». «Il est temps d'instaurer la souveraineté populaire, seule à même de rendre irréversible la nouvelle orientation politique et les mesures de la loi de finances complémentaire», fait-elle savoir. Aller vers «les élections législative anticipées et la révision de la loi électorale et, à terme, aller à l'Assemblée constituante» est la solution préconisée par Mme Hanoune.