Le match d'aujourd'hui s'annonce décisif et même historique car il permettra à l'Algérie, en cas de victoire, de rentrer dans la cour des grands. Vaincre les Américains n'est pas une mince affaire. Le match d'aujourd'hui opposant l'Algérie aux USA sort de son contexte sportif pour prendre une grande dimension. «Je rêve qu'on gagne face aux Yankees», souhaite Aâmi Saïd, un sexagénaire à la retraite. Cheveux blancs et drapeau autour du cou, ce fan des Verts, qui garde les images vivantes de 82, se dit optimiste. «Nous avons fait un très grand exploit avec l'une des plus grandes équipes au monde et je pense que nous avons toutes les chances pour réaliser un bon score», positive-t-il. Son cousin, Ali, s'invite à la discussion en affichant son enthousiasme. «Oui, c'est un rêve pour nous de vaincre les Etats-Unis», affirme-t-il avec une mine joviale. «Vous savez pourquoi?» demande-t-il tout en précisant que «ça sera une victoire sur tout les plans». «Effectivement, nous allons rentrer dans la cour des grands», confirme Aâmi Saïd. Pour eux, vaincre la première puissance mondiale serait un sacré progrès. Ces deux retraités ne prient que pour revivre le triomphe contre l'Allemagne en 82. «Avec les Américains, c'est encore plus important car il s'agit d'une grande nation», s'accordent-ils à dire. Ce n'est pas uniquement les vieux qui pensent ainsi. Les jeunes aussi voient en ce match une opportunité pour faire connaître au monde entier, l'Algérie. «Ce match va démontrer que nous existons», souligne Hakim, étudiant en première année à Bab Ezzouar. Ce jeune raconte qu'il avait lu dans un reportage que beaucoup d'Américains ne connaissaient pas notre pays ni même où il se situe. «Absolument! Ce match va briser le mur et promouvoir l'image de l'Algérie», soutient son copain en précisant que le match sera diffusé sur toutes les chaînes du globe. Ces deux jeunes avouent avoir repris confiance en l'équipe de Saâdane. «On a raté le match contre la Slovénie bêtement, on aurait pu marquer au moins un but», rappelle-t-il avant de revenir sur le dernier match Algérie-Angleterre. «Ils nous ont vraiment honorés et même surpris», se réjouit-il en faisant allusion aux Fennecs. Rassurés, Hakim et son copain, comme tous les Algériens croient au miracle. «Yes we can», scandent-ils, repris par un groupe d'étudiants. Rien n'est impossible! «Les Fennecs ont toutes les compétences pour décrocher le quitus pour le deuxième tour», pense un chauffeur de taxi. «En ce moment, on ne vit que pour ça», avoue-t-il avant d'ajouter: «Nous avons retrouvé la joie et le sourire grâce au foot.» Ce chauffeur de taxi remarque que la physionomie des gens a beaucoup changé durant ces derniers mois. «Je ressens l'esprit de solidarité et la fierté d'appartenir à ce pays chez mes clients», témoigne-t-il tout en priant Allah de donner la victoire à l'équipe et à l'Algérie. Disposant d'une culture générale, ce quinquagénaire qualifie l'événement d'aujourd'hui d'historique. «l'Algérie représente tout le monde arabe et même l'Afrique», affirme-t-il. «Ça sera une fête grandiose demain (hier, Ndlr) si on gagne», affirme un jeune vêtu de la tenue des Verts. A peine monté, ce fan du foot demande au chauffeur son avis sur le match. «Wach, narabhou inchallah? (alors on va gagner Ndlr)». Motivé et même optimiste, ce jeune n'a pas attendu la réponse pour donner son impression: «Nous allons gagner, j'en suis certain!» Pour lui, les Verts doivent gagner afin de démontrer qu'ils sont des professionnels et donner une bonne leçon aux critiques malhonnêtes de certaines parties. Hier, le sujet était sur toutes les lèvres. Partout, ça ne parlait que de l'événement. Dans les cafés, les rues, les marchés, les foyers et même dans les réunions de travail le foot prend le dessus. Même les personnes âgées se sont mises de la partie. «Inchallah, iffarhouna», prie une vieille dame à la sortie d'un bureau de poste. Certes, le test sera difficile pour les partenaires de Ziani, mais le rêve peut devenir réalité.