Le montant du couffin a augmenté de 1000 DA par rapport aux années précédentes. Est-ce suffisant? Le montant de l'aide initiée par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, et dite couffin de Ramadhan, est désormais fixé à 4000 DA. Le premier responsable de ce département, M.Saîd Barkat, a en effet indiqué, jeudi à Alger, que le montant du couffin «est évalué à plus de 4000 DA». Il a ajouté que le nombre de bénéficiaires a atteint un million de familles démunies et nécessiteuses. Revenant sur les chèques qui devaient remplacer les couffins, le ministre a indiqué que ces derniers sont maintenus alors que la distribution des chèques ne prendra effet qu'à partir de l'année prochaine. Le couffin comprend des produits alimentaires de base, notamment, semoule, farine, sucre, café, riz, légumes secs, huile de table, lait en poudre et autres. Cependant, un couffin de 4000 DA suffira-t-il pour nourrir une famille de cinq, six ou sept personnes pendant tout un mois? L'Algérie est-elle à ce point pauvre pour n'offrir que 4000 DA pour des familles qui, souvent la nuit tombée, cherchent un bout de pain dans des... poubelles? De nombreux citoyens ont en effet contesté ces couffins qui s'assimilent plus à de la charité qu'à un mécanisme de solidarité. Sinon, comment appeler l'ignorance dont font les frais des milliers de nécessiteux dès que le mois de Ramadhan prend fin? Absent durant 11 mois, l'Etat se transforme de ce fait en un organisme caritatif l'espace d'un mois, pour abandonner ensuite les trop nombreuses familles démunies à leur triste sort. Aussi, le spectacle, que montre l'Entv, de ces pères et de ces mères de familles aux visages hagards faisant une queue interminable est, pour le moins, affligeant. Certains disent même que c'est la suprême humiliation. Cerise sur le gâteau, l'ancien responsable du département de la solidarité, M.Djamel Ould Abbes, avait lui-même reconnu que ces scènes étaient préjudiciables à l'image de l'Algérie. D'autre part, les scandales relatifs à ce couffin se comptent par dizaines. Il n'y a pas une année où la presse nationale ne rapporte des faits graves. Du détournement, à la corruption en passant par le processus de sélection des fournisseurs des produits de première nécessité qui ne se fait pas toujours dans la transparence, les services de sécurité ont du pain sur la planche chaque mois de Ramadhan.