Le taux d'incidence de la fièvre typhoïde est passé de 4304 cas en 1995 à 621 en 2009. Faut-il crier victoire? Aucun cas de choléra n'a été enregistré dans le pays depuis 1996. Pour ce qui est de la fièvre typhoïde, le taux d'incidence est, selon les statistiques officielles, en régression. En 1995, 4304 cas pour une incidence de 15,08 pour 100.000 habitants ont été enregistrés. Ce nombre a baissé a 621 cas pour une incidence de 1,80 pour 100.000 habitants en 2009. En 2000, 2639 cas sont apparus avec une incidence de 8,52 pour 100.000 habitants et en 2005, 1439 cas pour une incidence de 4,49 pour 100.000 habitants. Cependant, le taux de létalité de la fièvre typhoïde est «en deçà de la norme internationale» qui est de 3 pour 1000 malades. Ces données ont été présentées hier, par le Dr Hellal, épidémiologiste au ministère de la Santé. Elle a abordé le programme national de lutte contre les MTH et la situation épidémiologique dans le pays à la lumière des cas de différentes pathologies apparues ces dernières années. La nécessité d'une prévention efficace et d'une vigilance accrue en matière d'épidémiologie a été soulignée par la conférencière qui a rappelé l'opportunité de la mise sur pied du Comité national de lutte contre les maladies à transmission hydrique. En ce qui concerne les principales causes à l'origine des MTH, le Dr Hellal a cité les cas de contamination des réseaux d'AEP par les réseaux d'assainissement (cross-connexion), de branchements anarchiques sur le réseau d' AEP par le développement des constructions illicites, la contamination de puits par l'absence de périmètre de protection, les infiltrations des eaux usées de canalisations d'eau potable par les inondations de vide sanitaires, la contamination de sources par des rejets des eaux usées à ciel ouvert et la consommation des eaux de citernes non traitées et non contrôlées. «L'eau doit être intégrée dans son ensemble en tenant compte des considérations intersectorielles», a noté la représentante du ministère de la Santé, estimant que les MTH en Algérie sont «dues à un accroissement démographique et un développement socioéconomique n'ayant pas tenu compte des préoccupations environnementales». Ainsi, une mauvaise manipulation lors d'une des opérations relatives au système d'approvisionnement en eau potable, de la source de l'eau, du transport de l'eau, du stockage et la consommation, peut entraîner inéluctablement une contamination, a averti la conférencière, rappelant que la dose de chlore résiduelle se situe entre 0,4 à 0,6 mg/litre en période épidémique et entre 0,2 à 0,4 mg/litre en dehors des épidémies. Dans ce contexte, le ministère des Ressources en eau oeuvre à mettre en place une stratégie de prise en charge de l'assainissement des eaux dans les zones rurales. Le directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère avait souligné que les années à venir seront consacrées à l'assainissement dans les zones rurales, signalant que le taux de raccordement dans ce domaine est estimé à plus de 86% au niveau national. Il avait avancé que le nombre des fosses septiques a été réduit de façon significative grâce aux réseaux réalisés chaque année. Une enquête effectuée en 2006 avait permis de dénombrer 30.000 fosses septiques à l'échelle nationale. A noter que le nombre de stations de traitement des eaux usées en exploitation est estimé à plus de 100 contre 28 stations dans les années 1980, alors que 74 autres stations sont en cours de réalisation. Enfin, les gens doivent faire attention à ce qu'ils mangent, à ce qu'ils boivent. Pour ce faire, l'hygiène est exigée.