Après le FLN et le RND, c'est au tour du MSP d'exiger des excuses de l'Etat français. Entre Alger et Paris, c'est le froid politique. Et cela se confirme à chaque événement commémoratif de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie. Après le FLN et le RND, c'est au tour du MSP de réclamer la repentance de la France. Cette position coïncide avec le 55e anniversaire du déclenchement de la Révolution. Lundi dernier, le MSP a exigé de l'Etat français de «présenter des excuses et d'indemniser les victimes de ses crimes de guerre et contre l'humanité commis à l'encontre du peuple algérien». Dans un communiqué rendu public, le MSP a fait de la repentance de la France la condition sine qua non pour le rétablissement des relations politiques entre les deux pays. Lesquelles relations ne peuvent subsister que sur la base d'une double libération des deux nations. L'une et l'autre sont appelées à sortir de la longue «nuit coloniale». Voilà qui donne un aperçu de la réunion du bureau exécutif du MSP, tenue le même jour à Alger. Position tardive? M.Abderrahmane Saïdi, président du conseil consultatif du MSP ne le pense pas. Joint hier par téléphone, ce dernier a affirmé: «Loin d'être tardive, cette position s'inscrit dans la continuité de nos revendications réitérées à chaque date célébrant la guerre de Libération nationale.» Ainsi, tous les partis politiques et un nombre important d'organisations ne cessent d'exiger la repentance de la France sur ses crimes coloniaux. Pour sa part, Paris continue de se murer dans un silence qui en dit long sur le malaise politique qui ronge le pays de «la Révolution française». Surtout quant il s'agit de faire la lumière sur son passé colonial. Quoi qu'il en soit, la position du MSP confirme une chose: la lune et le miel ne sont pas au rendez-vous concernant les relations algéro-françaises. Et cela risque de durer. D'autant plus que l'Algérie a la ferme intention de consolider sa souveraineté nationale sur le plan économique. Ainsi, la loi de finances complémentaire 2009 (LFC) a soulevé un tollé dans les milieux politiques français. A ce titre, le secrétaire d'Etat français au Commerce, Hervé Novelli, avait déclaré: «Les Algériens ont fait fausse route.» Une déclaration loin d'être du goût de El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce qui a répliqué: «Les lois de la République sont indissociables de la souveraineté nationale.» De fait, la nouvelle politique économique du pays ne serait pas du goût des nostalgiques de «l'Algérie française.» Ceux-là mêmes qui se sont adonné à des manipulations politico-médiatiques pour faire infléchir la position de l'Algérie. Allant jusqu'à jouer sur la corde raide de nombreuses affaires hautement sensibles. Il s'agit, entre autres, de celles des moines de Tibhirine et des attentats du métro de Paris. «C'est une pièce de marionnettes jouée à Paris», ainsi a qualifié M.Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales tout le bruit médiatique soulevé par les déclarations d'un ancien officier français sur l'affaire de Tibhirine. C'est dire que les relations politiques entre Alger et Paris n'arrêtent pas de se détériorer. Pis, le projet de loi de finances 2010 risque de fragiliser davantage ces relations. En effet, ce proejt de loi a confirmé les dispositions contenues dans la LFC en vigueur. Et cela fait déjà grincer des dents des milieux politiques français influents.