L'espoir de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée ne se dément pas. Le phénomène de la harga n'est donc pas près de s'arrêter. Les côtes de Annaba sont un exemple des plus illustratifs. Pas moins de 37 harraga ont été interceptés durant la période allant du 30 juin au 5 juillet 2010. Avant-hier, 24 candidats à l'émigration clandestine ont été arrêtés en mer par les gardes-côtes de Annaba à l'extrême est de l'Algérie. Des sources locales précisent qu'une embarcation partie d'une plage proche de la ville, a été interceptée à l'aube, à quelques miles nautiques du rivage. Treize autres personnes âgées entre 18 et 30 ans, dont un passeur, qui tentaient de braver les dangers de la Méditerranée, ont été également arrêtés, jeudi dernier, sur la plage de oued Begra, entre Seraïdi et le Cap de Garde. Ce sont les éléments de la Gendarmerie nationale qui ont procédé à l'opération. Les mêmes services ont précisé que les personnes arrêtées s'apprêtaient à émigrer clandestinement depuis cette plage espérant traverser la Méditerranée dans une embarcation de fortune. Les 13 personnes arrêtées ont été aussitôt présentées devant la justice, selon les mêmes sources. Elles ont fait l'objet d'une mesure de citation directe, ont encore précisé les services de la Gendarmerie nationale. De leur côté, les gardes-côtes italiens ont intercepté une dizaine de harraga algériens presque au même moment. Ils ont été arrêtés sur l'île de Sardaigne à bord d'une barque de fortune de type monomoteur. A l'Ouest, la situation n'est pas très différente. Le 20 juin dernier, quelque 160 candidats à l'émigration ont vainement tenté de rallier l'autre rive de la Méditerranée depuis les plages d'Oran. Ils sont portés disparus. Malgré une relative accalmie, il n'en reste pas moins que l'émigration clandestine demeure un véritable casse-tête pour les pouvoirs publics qui tentent d'y remédier. Ni le risque d'être emprisonné ni celui de perdre la vie n'ont pu dissuader les harraga. Depuis 2006, le phénomène ne cesse de frapper le esprits. Mais cette année, le nombre de harraga s'est réduit par rapport aux années précédentes où il ne se passait presque pas une semaine sans que les gardes-côtes n'annoncent que des jeunes harraga étaient interceptés alors qu'ils s'apprêtaient à rejoindre l'autre rive de la Méditerranée. Selon certaines sources, le phénomène a connu un net recul comparativement aux deux dernières années. Par exemple, de 2005 à 2007, le nombre de harraga interpellés n'avait pas cessé d'augmenter. Ils étaient environ 335 à avoir tenté de fuir l'Algérie en 2005, et environ 1500 en 2007. De ce fait, l'émigration clandestine est devenue un véritable business pour les filières organisées et pourtant rares sont ceux qui réussissent à poser pied de l'autre côté de la Méditerranée. Les enquêtes diligentées relèvent que le chômage et le malaise social sont, entre autres, à l'origine de ce phénomène.