Selon le ministre de la Santé, l'Algérie recourt à l'importation de 63% des besoins en produits pharmaceutiques, grevant lourdement le budget de l'Etat. La prise en charge des maladies des Algériens est toujours tributaire de l'importation des médicaments. En effet, selon le ministre de la Santé, l'Algérie recourt à l'importation de 63% de ses besoins en produits pharmaceutiques. Le pays n'en produit donc que 37%. Une dépendance par rapport à l'étranger, qui grève lourdement le budget de l'Etat. Et pour cause, la facture d'importation des produits pharmaceutiques a atteint 1,670 milliard d'euros l'année dernière, selon Djamel Ould Abbès qui intervenait jeudi lors d'une rencontre avec des praticiens experts sur l'élaboration d'une liste nationale des médicaments essentiels. La facture globale des médicaments importés a atteint à la même période 1,453 milliard d'euros, soit 62% de la facture totale. Un chiffre colossal comparé à celui de la production locale, qui a atteint l'année dernière 533 millions d'euros, selon le premier responsable du secteur qui a précisé que 5400 médicaments, toutes spécialités confondues, ont été enregistrés à la même période, soit 1022 appellations internationales communes. Et les statistiques avancées par M.Ould Abbès n'arrangent en rien les choses. Ce dernier a indiqué que «l'Algérie arrive en tête des pays africains en matière de consommation de médicaments par personne». C'est dans ce contexte, plutôt critique, que le ministre a appelé au contrôle de la facture d'importation à travers une utilisation rationnelle des médicaments et le développement de la production nationale à encourager et l'utilisation des médicaments génériques. Il a également appelé les experts chargés de l'élaboration de la nomenclature des médicaments essentiels à encourager la production locale et la recherche scientifique dans ce domaine qui, selon lui, «n'a pas bénéficié des moyens nécessaires». Il a exhorté les importateurs à y contribuer également par le développement de la formation et le transfert de technologie car «il s'agit, a-t-il dit, d'une question de souveraineté nationale en matière d'approvisionnement en médicaments». Par ailleurs, cette rencontre a permis aux experts de la commission d'évoquer les nombreux problèmes rencontrés dans certaines spécialités. Cela concerne, notamment la dermatologie qui a interdit l'enregistrement de certaines molécules qui allègent la pression sur l'oncologie. Les spécialistes en réanimation ont évoqué de leur côté, la fuite des cadres alors que les radiologues ont soulevé le manque de formation dans leur spécialité. Ces derniers ont souligné la nécessité d'intégrer les médicaments prescrits aux malades devant subir des examens radiologiques parmi les médicaments essentiels. Le ministre a rassuré les experts en affirmant qu'une série de réunions aura lieu au courant de ce mois. Il a rappelé à cet effet, que le décret exécutif relatif à l'Agence nationale des médicaments est en cours d'élaboration. Il a souligné dans ce sens que ce dernier sera opérationnel à la fin de l'automne prochain.