La mafia du sable et les trafiquants de liège ont tissé des liens avec les réseaux terroristes. Gâtée par la nature, la ville de Jijel est incontestablement l'une des plus belles villes d'Algérie. Sa position stratégique sur la côte fera d'elle une ville touristique par excellence. Elle a cependant été l'une des zones les plus touchées par le terrorisme. D'abord par l'AIS de Madani Mezrag qui a fini par déposer les armes définitivement, ensuite par le GIA constitué par des groupes d'irréductibles qui sèmeront mort et désolation. Après la neutralisation du tristement célèbre Antar Zouabri, la région verra la naissance des groupuscules du Gspc. Il est certes, vrai qu'on n'est plus dans le contexte du tout- sécuritaire ayant prévalu durant les années 90, néanmoins la région, et en dépit des efforts consentis par les services de sécurité pour neutraliser les dernières poches terroristes, demeure très convoitée par les bandes criminelles. Ce sont surtout les forces de sécurité qui constituent la cible des terroristes, le dernier attentat remonte à quelques jours seulement, où trois gendarmes seront assassinés suite à l'explosion d'une bombe au passage des victimes dont l'une a été enterrée à Constantine. L'attentat serait selon toute vraisemblance l'oeuvre du sinistre Lamloum Ammar, alias Abou Zakaria. Un terroriste notoire recherché depuis les années 90. Il est à la tête d'une trentaine d'éléments mobilisés entre Jijel et Skikda dont le massif montagneux fait jonction avec celui de Jijel. Il est devenu très puissant et entre en conflit même avec le numéro un du Gspc, branche présumée d'Al Qaîda, pour le partage du butin qu'il refuse à Droukdel Abd El Malek alias Abou Mossaâb Abd El Ouadoud. Avec ses quelques éléments fidèles, il continue d'activer en s'attaquant, notamment aux forces de sécurité. Des sources sécuritaires très au fait du contexte ont confié qu'une importante action militaire a été déclenchée. C'est un cadre supérieur de l'ANP qui supervise cette opération qui compte parmi l'une des plus déterminantes depuis l'été 2006, date à laquelle les forces de l'Armée nationale populaire et les forces de la Gendarmerie nationale mettront fin à pas moins de 50 terroristes dans la région de Seddat. Les dernières informations provenant de la région, selon une source locale digne de foi, fait état de l'arrestation d'un élément de soutien qui active pour le compte du sinistre Lamloum. Au cours de leur progression, les services de sécurité découvrent une bombe non loin du lieudit Tablout qu'ils désamorceront. Selon nos sources, l'une des raisons qui fait que les résidus du Gspc continuent d'occuper certaines zones de Jijel, est la dense végétation des forêts environnantes, sachant que certains lieux sont très difficiles d'accès et qu'il faut un dispositif spécial et du temps pour pouvoir y intervenir. Ce qui rend la tâche plus complexe, soulignent les mêmes sources, c'est la mobilité de ces groupes, le fait qu'ils soient moins nombreux les rend plus difficiles à localiser. De plus, souligne-t-on, les opérations de pilonnage des forces héliportées les ont contraints à ne plus s'abriter dans les caches et casemates. En fait, ils préfèrent rester en dehors des abris lesquels serviront uniquement à entreposer leur alimentation. Nos sources parlent aussi de certaines complicités, elles sont certes classiques, mais demeurent incontournables. Il s'agit de la mafia du sable et parfois du liège. Les terroristes trouvent là une source de financement grâce à ces trafics. Actuellement, la région Est pratiquement submergée par les estivants venus d'Alger et de Constantine passer quelques jours de repos avant le Ramadhan. La détermination des forces de sécurité de ramener la paix est incontestable pour que tout ce beau monde puisse vivre des moments de détente et de répit avant la prochaine rentrée scolaire. Les forces de sécurité qui veillent à la tranquillité des citoyens ont été dotées de moyens adéquats, dont les appareils de détection d'explosifs, les brigades cynophiles et l'installation de plusieurs barrages, mais aussi le déploiement de barrages mobiles et des hélicoptères.