«Ce 772e match officiel de Coupe du Monde a viré parfois aux combats de rue, à cause de certains joueurs hollandais.» Dimanche dernier à Johannesburg, les Hollandais qui disputaient leur troisième finale de Coupe du Monde, après celles perdues en 1974 et 1978, ne méritaient pas d'être champions du monde, au terme du Mondial sud-africain qui vient de prendre fin avec la consécration, au demeurant fort méritée, de l'équipe d'Espagne. Les joueurs bataves, à leur tête les Van Bommel, et autres De Jong, ont incontestablement déçu, en usant et abusant, d'entrée de jeu, de l'antijeu malvenu au cours d'une finale de Coupe du Monde. Il faut croire que l'équipe drivée par le coach Bert Van Marwijk avait tout simplement décidé de laisser aux vestiaires ses belles vertus footballistiques, et opter carrément pour un jeu basé sur l'agression caractérisée, visant plusieurs joueurs espagnols-clés de la Roja. Nous savions que nous allions avoir droit à une finale très disputée, et surtout très serrée entre deux équipes européennes qui se connaissent bien, mais nous n'imaginions pas les coéquipiers de Dirk Kuyt capables de comportements aux antipodes du fair-play, et surtout de coups bas à profusion à l'occasion d'une finale suivie en direct par toute la planète. Certes, les Espagnols ne sont pas des enfants de coeur, mais ils ont eu le mérite de jouer en se basant à chaque fois sur ce football orienté vers la création, et non la destruction comme se sont malheureusement acharnés à le faire les joueurs des Pays-Bas. Pourtant, cette équipe de Hollande constituée de plusieurs éléments de haut niveau, à l'image des Robben et Sneidjer surtout, avait fière allure sur le papier, et pouvait largement rivaliser sur le plan footballistique avec les champions d'Europe en titre. Pour preuve, les Bataves avaient bien réussi auparavant à écarter de la course le Brésil, et fourni un match de grande facture face à la prestigieuse Céleste de l'Uruguay. Malheureusement, face à une équipe européenne qui pratique actuellement un football parmi les plus attrayants à suivre, les Hollandais ont préféré user d'expédients pour casser la machine espagnole, prenant le risque de gâcher la fête finale du Mondial 2010 qui avait élu domicile dans le mythique Soccer-City de Johannesburg. Ce qui avait fait dire à Arsène Wenger et à Jean-Michel Larqué, les consultant et commentateur de service sur TF1: «Ce 772e match officiel de Coupe du Monde a viré aux combats de rue parfois, à cause de certains joueurs hollandais.» Il est vrai que la finale de la 19e Coupe du Monde qui s'est déroulée avant-hier soir, a été de loin la plus hachée depuis l'entame de la compétition en terre sud-africaine. Pis, même l'arbitre anglais, désigné pour officier cette finale Hollande-Espagne, est malheureusement plusieurs fois passé à côté du sujet. M.Howard Webb, a confirmé à son tour que le point noir du Mondial que vient d'organiser pour la première fois le Continent noir, a été bel et bien l'arbitrage. Les Hollandais qui étaient déjà «très remontés» contre M.Webb, du fait que c'était lui qui avait dirigé le match Espagne-Suisse, perdu par les Espagnols, étaient convaincus que cela «n'était pas normal». Mais il faut rappeler à ces mêmes Hollandais qui ont préféré jouer d'entrée «aux destructeurs» de quoi faire rougir de honte leur prestigieux aîné Johan Cruiyft, et la Hollande championne de l'Euro 88 sous la houlette de Marco Van Basten, qu'une finale de Coupe du Monde se joue dans un esprit autre que celui montré durant 120 minutes par les hommes de Van Marwijk. Et tant mieux si le trophée mondial 2010 a préféré cette belle équipe d'Espagne aux rugueux footballeurs hollandais d'un soir, piètres finalistes incapables de se mettre au diapason d'un prestigieux rendez-vous final où tout conviait à la fête du football mondial, et rien d'autre.