En quelques semaines, les habitants de la cité des 120 Logements ont frôlé le drame à plusieurs reprises. Depuis cette décision de regrouper les compteurs électriques au niveau des étages inférieurs des bâtiments, les incendies se font de plus en plus nombreux. Avant-hier, c'était le bloc qui abrite notre bureau qui a pris feu. Le sinistre est le deuxième en l'espace de quatre mois dans la même cité des 120 Logements. Même si l'incendie n'a pas fait de victimes, si on excepte quelques femmes traumatisées, mais surtout des enfants paniqués et asphyxiés. L'intervention rapide de la Protection civile, qui a dépéché une ambulance, deux camions et un camion échelle, a évité le pire. Ce qui s'est passé avant le sinistre est extrêmement grave. En effet, et selon des habitants, l'ex-Sonelgaz devenue SDC aurait été informée à 13 h de la présence d'odeurs de brûlé. A 14h, deux habitants se seraient déplacés à la direction pour réclamation. A 15h 30 et jusqu'à l'heure du sinistre, c'est-à-dire à 15h55, plusieurs appels auraient été lancés, en vain, puisqu'aucune équipe de l'organisme ne s'était déplacée sur les lieux. A 17h15 et en notre présence, le cadre de permanence s'est déplacé sur les lieux pour s'enquérir de la situation. Sa présence n'était pas du goût des habitants du bloc qui refusèrent l'accès à une équipe venue installer d'autres compteurs. Dans sa tentative de justifier le sinistre par l'excès de consommation dû en partie aux climatiseurs, démodulateurs etc, le cadre a, de justesse échappé à un lynchage. La présence des éléments de la sûreté urbaine, mais surtout celle du chef de cette sûreté sera salutaire au représentant de la SDC. Après moult tractations, et grâce à la sagesse des éléments de la police, un accord est trouvé il consiste en le rétablissement du courant pour la nuit. Les habitants restent toutefois intransigeants. «Les compteurs groupés ne seront pas placés dans la cage à la même place.» Cette position est justifiée, selon les habitants du bloc, par le fait qu'en face et précédemment, rien n'a été fait par la SDC pour remédier au risque encouru surtout qu'à quelques centimètres, les installations de gaz longent les fils électriques. Pour que cette énième catastrophe fasse date, les occupants du bloc 5 ont décidé de saisir la justice pour non-assistance à citoyens en danger. Pour conclure, signalons que ce sinistre est le 6e au niveau de la ville de Bouira. A la cité des 140 Logts, les citoyens ont été amenés à couper la route pour le même motif. A la cité des 1100 Logements, deux tours ont vécu des paniques identiques. Revoir toute l'installation serait plus que nécessaire.