L'Iran a affirmé, dimanche soir, avoir produit environ 20 kilos d'uranium enrichi à 20%, défiant la communauté internationale qui souhaite le voir suspendre son programme nucléaire controversé. «Nous avons produit environ 20 kilos d'uranium enrichi à 20%, et nous travaillons à produire des plaques de combustible», a déclaré le chef du nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi à l'agence Isna. L'uranium enrichi peut servir de combustible pour alimenter des réacteurs nucléaires, mais aussi pour créer le noyau fissible d'une bombe atomique. Emmenées par Washington, les grandes puissances demandent à Téhéran de suspendre son activité d'enrichissement d'uranium, redoutant que l'Iran ne cherche à se doter de l'arme nucléaire par ce biais. Téhéran soutient que son programme nucléaire est entièrement pacifique. M.Salehi a répété dimanche que d'ici septembre 2011 l'Iran pourrait par lui-même «livrer le combustible nécessaire au réacteur de recherche de Téhéran». Le responsable avait auparavant assuré que l'Iran détenait le savoir-faire technique pour fabriquer les plaques de combustible destinées à alimenter le réacteur, ce que récusent les pays occidentaux. Le président Mahmoud Ahmadinejad avait ordonné en février l'enrichissement d'uranium à 20% après l'échec d'un projet d'échange initié par l'ONU. Le 17 mai, le Brésil et la Turquie ont émis une nouvelle proposition d'échange selon laquelle l'Iran enverrait son uranium faiblement enrichi en Turquie puis recevrait, dans un deuxième temps, du combustible pour son réacteur de recherche. Mais les grandes puissances ont rejeté cette proposition, et soutenu le 9 juin une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU instaurant un quatrième volet de sanctions à l'encontre de la République islamique. Dans un communiqué distinct, le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki s'est dit prêt dimanche à discuter de la proposition de la Turquie et du Brésil avec le «groupe de Vienne», composé de Téhéran, Washington, Paris, Moscou et de la cellule de veille nucléaire de l'ONU. Le groupe de Vienne, en charge du projet d'échange, «a accepté» la présence du Brésil et de la Turquie dans les négociations, a-t-il affirmé.