l'Algérie espère contrecarrer les campagnes de désinformation, dont elle a fait l'objet durant la dernière décennie. L'Algérie a exprimé, hier, et par la voix de son Chef du gouvernement, M.Ali Benflis, «sa disponibilité pleine et entière, à coopérer avec toutes les institutions et les organisations qui activent en matière des droits de l'Homme». Cette position a été réitérée au rapporteur spécial de la Commission des droits de l'Homme de l'Organisation des Nations unies, entamant, depuis hier, une visite de travail à Alger En définissant cette coopération, M.Benflis se montrant peu prolixe et usant d'un ton diplomatique, souligne qu'elle se fera selon «les modalités qui permettront à notre pays d'enregistrer davantage d'acquis dans ce domaine». Il s'agit, de prime abord, d'«adopter en matière des droits de l'Homme, une démarche qui se caractérise par la transparence et la promotion des libertés individuelles et collectives». Il évoquera dans ce sens le processus de démocratisation initié par l'Algérie, avec les chantiers de réformes décidés par le Président Bouteflika, notamment la réforme du système éducatif, visant «à promouvoir les valeurs de tolérance et d'ouverture sur la civilisation universelle, au sein de la société algérienne». Le communiqué des ser-vices du Chef du gouvernement n'en dira pas plus sur cette visite. Aucune précision n'a été explicitée sur son objet, on n'en saura pas davantage, par conséquent, sur les formes de coopération que compteraient mener les deux parties. Cependant en réaffirmant sa position officielle vis-à-vis des ONG internationales des droits de l'Homme, l'Algérie espère contrecarrer les campagnes de désinformation, dont elle a fait l'objet durant la dernière décennie. Elle compte aussi clarifier une fois pour toutes ses relations avec ces dernières. Notons que ces ONG n'ont guère été tendres avec notre pays. En brossant, à l'occasion de chaque rapport publié un tableau extrêmement critique sur la situation des droits de l'Homme en Algérie. La dernière campagne date du mois d'avril où Amnesty International, dans un rapport intitulé «Les droits humains et l'accord entre l'Union européenne et l'Algérie», avait vivement critiqué le pouvoir en place, auquel elle reprochait d'«empêcher les observateurs étrangers de surveiller la crise en Kabylie». L'organisation avait noté que «les cas de torture signalés et dont ont été victimes les jeunes de la région, ne représentent que la partie émergée de l'iceberg». L'organisation américaine, Humain Rights Watch, avait, pour sa part, dénoncé le fait qu'«aucun membre des forces de sécurité ne semble avoir été poursuivi pour homicide, ou autres violations des droits fondamentaux». Ces rapports ont été publiés, rappelons-le, au moment où l'armée israélienne perpétrait, en toute quiétude, des crimes contre l'humanité dans des territoires réoccupés en Palestine. Ce mutisme suspect des ONG internationales obéissait en droite ligne à la politique de deux poids, deux mesures longtemps prônée par ces organisations. Portant ainsi un coup dur à leur crédibilité sur la scène internationale. Par ailleurs, l'on est aujourd'hui en mesure de s'interroger, si la déclaration de Benflis constitue un visa pour faciliter l'accès des ONG dans notre pays?