Un autre test, et non des moindres, vient d'être réussi par l'Algérie dans le domaine diplomatique. L'Algérie a reçu, hier et avant-hier, une délégation à très haut niveau de parlementaires belges, conduite par le président de la Chambre des représentants, M.Hermann de Croo. La délégation a été reçue, hier, par le Chef du gouvernement, M.Ali Benflis. Les entretiens semblent avoir été particulièrement francs et constructifs, traduisant de la sorte une nouvelle avancée, non négligeable, de notre pays dans le domaine diplomatique et la fin définitive de notre isolement de fait, mais qui refusait toujours de dire son nom. A sa sortie du Palais du gouvernement, en effet, M.de Croo a qualifié de «très fructueuse» cette rencontre. Tous les sujets sensibles, voire tabous, semblent y avoir été épuisés. «Il (le Chef du gouvernement Ndlr) nous a apporté le message d'une Algérie nouvelle, et nous a donné des explications sincères sur toutes les questions que nous avons posées, sur la privatisation, la réforme de l'enseignement, la corruption, le changement du système de parti unique vers le multipartisme». Le président de la Chambre des représentants belges, un pays réputé pour son ancienne sympathie pour la mouvance islamiste et son aversion pour le régime algérien, semble avoir été convaincu par les arguments de Ali Benflis. Il a, de ce fait, indiqué avoir été sollicité par son hôte afin de «faire découvrir un autre visage de l'Algérie». M.de Croo a également relevé «la volonté fondamentale du Chef du gouvernement algérien de faire de l'Algérie un pays de tolérance, moderne, ouvert et en contact avec l'Europe». M.Benflis, pour sa part, a mis en avant la «pleine disponibilité de l'Algérie à renforcer ses relations avec la Belgique à la faveur du nouvel accord d'association conclu récemment avec l'Union européenne». A ce sujet, M.de Croo a tenté de réduire la responsabilité de son pays quant aux lenteurs enregistrées dans le flux des investissements vers l'Algérie, par «des retards dans le fonctionnement de l'administration et une culture d'entreprises d'Etat qui doit être modifiée». Même si cet argument semble vrai, il n'explique pas tout à lui seul puisque d'autres pays n'ont pas attendu que ces restrictions bureaucratiques soient levées avant d'intensifier leurs échanges commerciaux avec l'Algérie. La délégation belge avait été reçue samedi, par les présidents des deux Chambres parlementaires algériennes, respectivement Abdelkader Bensalah et Karim Younès.