30.000 personnes dont 5000 Algériens, sont concernées par cette décision, selon le secrétariat d'Etat français aux Anciens combattants. Le président de la République française a annoncé, hier, cette décision rendue le 28 mai par le conseil constitutionnel qui avait jugé contraire au principe d'égalité que les pensions des Anciens combattants soient différentes selon que l'on soit résident en France ou à l'étranger. «C'est pour témoigner de notre reconnaissance indéfectible envers les Anciens combattants originaires de vos pays que nous souhaitons les voir bénéficier désormais des mêmes prestations de retraite que leurs frères d'armes français», a déclaré Nicolas Sarkozy à la veille des fêtes du 14 Juillet. Tout un symbole. Cette décision risque d'être un des moments phares du quinquennat du chef de l'Etat français. Revendiqué depuis des dizaines d'années, l'arrêt du Conseil constitutionnel exigeant cet alignement afin de réparer une flagrante injustice, avait été salué comme une «décision historique». Les pensions que touchaient les Anciens combattants des colonies françaises, étaient vécues comme une injustice infligée par la France à l'égard de ceux qui s'étaient pourtant battus pour défendre le territoire français contre le nazisme et les envahisseurs d'Outre-Rhin pendant les deux Guerres mondiales. Le sang de dizaines de milliers de jeunes Africains en général, de Marocains, de Tunisiens et d'Algériens en particulier, a coulé sur le sol français pour libérer la France de l'occupation allemande. Au cours d'un déjeuner offert, mardi, en l'honneur des dirigeants des anciennes colonies en Afrique dont des contingents militaires devaient prendre part au traditionnel défilé du 14 Juillet sur la plus célèbre artère de la planète, le chef de l'Etat français s'est défendu contre toute «nostalgie coloniale». Bien au contraire, Nicolas Sarkozy aura mis l'accent sur «l'injustice et les erreurs» de la période coloniale. «D'aucuns ont critiqué la proposition que je vous ai faite de nous réunir aujourd'hui, et d'assister demain (aujourd'hui) à mes côtés au défilé du 14 juillet», a tenu à souligner le président français. Ce dernier, qui avait certainement une revanche à prendre après sa bourde du discours de Dakar de juillet 2007, qui déclencha la polémique en Afrique, où il avait déclaré que «l'homme africain n'était pas assez entré dans l'histoire», a en quelque sorte tenté de «corriger» son erreur: «C'est un contre-sens absolu. C'est bien mal me connaître que de penser que je puisse être inspiré par un quelconque sentiment de nostalgie envers une période dont j'ai, plus d'une fois, souligné l'injustice et les erreurs.» Et comme pour bien marquer l'objectif de cette rencontre, le chef de l'Etat français a tenu à préciser que «l'objet de cette rencontre n'est donc pas de célébrer vos indépendances, vous le faites très bien vous-mêmes.» «Il est de célébrer la force des liens que l'Histoire a tissés entre nos peuples. Et la force de cette rencontre, c'est de construire ensemble notre avenir», a ajouté Nicolas Sarkozy aux treize dirigeants des quatorze anciennes colonies françaises qui étaient invités à déjeuner à l'Elysée, pour commémorer un demi-siècle d'indépendance de leurs pays.