Constat n Etre artisan de nos jours relève de l'amour du métier. Cette activité séculaire ne nourrit plus ceux qui la perpétuent dans la wilaya de Tizi Ouzou. La corporation a subi une véritable saignée ces dernières années. Potiers, tapissières, bijoutiers, vanniers, sculpteurs sur bois… ont mis la clé sous le paillasson en quête d'un emploi plus lucratif qui leur permettra de subvenir à leurs besoins ou à ceux de leurs familles. Ceux qui continuent à faire de l'artisanat, le font par passion et par souci de préserver un savoir-faire qui, jusque-là, a résisté au temps, dans l'espoir de le transmettre à la génération montante. C'est le cas des bijoutiers d'Ath Yenni, qui sont prêts à tout faire pour préserver l'un des rares espaces de commercialisation (qui est l'une de principales difficultés que rencontrent les artisans) qui leur reste. Il s'agit de la Fête du bijou qui se déroule annuellement dans la ville des Ath Yenni. Si cette année la fête n'a pas eu lieu, faute de subventions, mais aussi à cause d'autres problèmes ayant trait à l'organisation de l'événement, les artisans ne sont pas restés les bras croisés. En effet, constitués en collectif, des bijoutiers de ladite localité ont décidé d'organiser, à défaut de fête, le salon du bijou. Sans aucune aide financière, armés uniquement de détermination, ils ont concrétisé l'événement. En effet, le salon du bijou, «qui n'a pas été médiatisé car décidé à la dernière minute», nous dit le président de l'APC d'Ath Yenni, a débuté samedi et se poursuivra jusqu'à ce vendredi. Des tickets d'accès évalués à 10DA permettront aux organisateurs de prendre en charge quelques petites dépenses. Mais pour cela, il faut aussi qu'il y ait l'affluence des visiteurs. Jusqu'à hier, seuls les habitants de la région s'y rendaient. Les bijoutiers espèrent plus de visiteurs à partir de mercredi afin d'écouler quelques pièces, des bijoux en argent sertis de coraux qui racontent l'histoire d'une région, d'un peuple…