Près de 40% du potentiel de production des entreprises du secteur public et près de 14% du privé ont enregistré des pannes d'électricité. Ces pannes ont provoqué des arrêts de travail inférieurs à 6 jours pour la majorité des entreprises selon la dernière enquête d'opinion réalisée auprès des chefs d'entreprise par l'Office national des statistiques (ONS). Les pertes sont énormes. Qui assumera les conséquences de ces dégâts? La Sonelgaz se mure dans un silence complet. L'Algérie, qui s'est lancée dans une course contre la montre en vue de redynamiser le secteur de l'industrie, tant abandonné, se verra dans l'obligation de remédier d'abord, aux petits problèmes d'ordre technique avant de passer aux grandes stratégies industrielles. Pire encore, le rapport établi par l'ONS est un document établi tous les trois mois et il refait le même constat depuis plus de dix ans. Donc, la question du manque à gagner pour l'économie nationale à cause de ce problème d'alimentation en électricité refait à chaque fois surface, sans pour autant arriver à la solutionner. Les entreprises ne sont pas les seules à subir les conséquences des pannes récurrentes d'électricité. Les petits commerçants ainsi que les citoyens se plaignent eux aussi, des dégâts énormes subis dans leurs propres magasins ou foyers. En pleine période de canicule, et à l'approche du mois de Ramadhan, les produits périssables tels les yaourts, le fromage ou encore le lait et les viandes sont les plus concernés par ce problème qui guette le quotidien des ménages. Plusieurs produits de conserve sont jetés dans les poubelles suite à des coupures d'électricité. Ce n'est pas tout, car les appareils électroménagers exposés à tout moment aux coupures répétitives du courant sont généralement touchés. Du coup, une réparation s'impose, et 1000 à 2000 DA des frais en plus ne feront pas le bonheur des pères de famille. Cela, lorsque l'appareil n'est pas destiné à la casse. Désormais, une question s'impose: qui indemnisera les citoyens et les petits commerçants? Les pouvoirs publics doivent assumer leurs responsabilités, car ce n'est pas au simple citoyen de payer les conséquences de leurs erreurs. A Souguer, une commune relevant de la wilaya de Tiaret, les boulangers ont baissé rideau et ont entamé depuis mercredi dernier une grève, ce qui a provoqué une sérieuse pénurie de pain. Cette action, faut-il le noter, intervient à la suite des arrêts répétitifs causés par les pannes d'électricité. Selon les estimations de certains boulangers «les pertes varient entre 7000 et 20.000 DA surtout quand la panne dure plus d'une heure». Rappelons que pour cette catégorie de particuliers, un accord avait été conclu, depuis un an, entre la Fédération nationale des boulangers (FNB) et la Sonelgaz afin d'indemniser chaque boulanger ayant enregistré des pertes en raison des coupures d'électricité. Hélas, l'accord est resté au stade des promesses et rien n'a été appliqué sur le terrain. Voulant s'enquérir de la situation, pour mieux comprendre les causes de ce problème, et les mesures qui peuvent êtres prises, toutes nos tentatives de joindre hier dans l'après- midi les services de la Sonelgaz se sont avérées vaines. La réponse était: les responsables de la cellule de communication sont absents!