Le développement d'une industrie agroalimentaire en Algérie ne peut se faire sans une véritable jonction entre le secteur de l'industrie de transformation et le monde agricole. D'où la nécessité d'élargir la concertation et de mettre en place une synergie entre tous les acteurs. Les résultats d'une enquête d'opinion réalisée par l'Office national des statistiques (ONS) auprès des chefs d'entreprise sur l'activité de l'industrie agroalimentaire démontre que cette dernière a poursuivi sa progression au cours du premier trimestre 2009. Près de 65% du potentiel de production du secteur public ont utilisé leurs capacités de production à plus de 75%. Ces capacités sont utilisées à moins de 75% par 73% du potentiel de production du secteur privé dont près de 64% à moins de 50%, selon les résultats de l'enquête qui a touché 740 entreprises (340 publiques et 400 privées). L'enquête, qui a porté sur le type et le rythme de l'activité industrielle et non pas sur les productions, révèle que les capacités de productions sont utilisées à plus de 50% par 80% du potentiel de production dont 70% à plus de 75%. Le degré de satisfaction des commandes de matières premières reste inférieur aux besoins exprimés selon près de 68% des chefs d'entreprise. En conséquence, plus de 65% du potentiel de production ont enregistré des ruptures de stocks, induisant des arrêts de travail de plus de dix jours pour la plupart des entreprises touchées par l'enquête. En outre, les pannes d'électricité ont provoqué des arrêts de travail pour plus de 91%, néanmoins inférieurs à 6 jours pour la plupart. En revanche, l'approvisionnement en eau a été suffisant, selon l'ensemble des entreprises enquêtées des deux secteurs public et privé. Les prix de vente ont augmenté alors que la demande en produits fabriqués a légèrement fléchi au cours des trois premiers mois de l'année en cours. Par ailleurs, près de 79% des chefs d'entreprise ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues et la majorité a répondu avoir des stocks de produits fabriqués. Parmi les entreprises ayant répondu à l'enquête, près de 67% ont déclaré avoir exporté et 67% ont des contrats d'exportation à satisfaire dans les prochains mois. L'état de la trésorerie est bon selon la majorité des chefs d'entreprise. Cependant, plus de 12% du potentiel de production ont recouru à des crédits bancaires et la majorité n'a pas eu des problèmes à les contracter. Avec une amélioration des conditions de production, l'effectif a connu une hausse, selon la majorité des responsables. Près de 22% déclarent que le niveau de qualification du personnel reste insuffisant et plus de 30% trouvent des difficultés à recruter des cadres et près de 58% déclarent qu'en embauchant du personnel supplémentaire, les entreprises ne vont pas produire davantage. En raison principalement de la vétusté, du manque de maintenance et de la sur-utilisation des équipements, près de 97% des entreprises enquêtées ont enregistré des pannes d'équipement, conduisant à des arrêts de travail supérieurs à 30 jours pour 63% du potentiel concerné et la majorité a déclaré avoir remis en marche l'équipement en panne. Plus de 96% des responsables des entreprises déclarent qu'avec un renouvellement des équipements et sans embauche supplémentaire du personnel, les entreprises produiront davantage. En somme, l'Algérie reste très dépendante des pays étrangers pour son alimentation et ce d'autant plus que ses besoins sont de plus en plus importants. Notre pays importe beaucoup de produits alimentaires, ils représentent 30% des importations totales du pays. D'ailleurs, en 2008, la facture alimentaire du pays a atteint 8 milliards de dollars alors qu'elle n'en représentait que 2,5 en 2003. Nassima Bensalem