Ils étaient près de vingt mille spectateurs à la soirée de clôture, selon les organisateurs. L'événement, qui a suscité l'engouement dans la région de Béjaïa durant une semaine, a été clôturé hier à l'aube. Le festival de Djoua s'achève dans une ambiance de fête marquée par un gala non stop qui a vu la participation de différents groupes. Une sorte de défilé de la majorité des artistes qui ont animé cette 2e édition. Conséquemment, le mont de Djoua s'est avéré exigu pour contenir une assistance nombreuse venue des quatre coins du pays. Le festival de Djoua est désormais un rendez-vous estival qui continuera encore des années durant à marquer la scène culturelle et artistique du pays en général et de la région de basse Kabylie en particulier de par ce qu'il apporte à chaque fois comme éléments de solidarité, de fraternité, entre les citoyens d'Algérie et du monde. Un festival international en somme au vu de la participation étrangère représentée par plusieurs délégations: brésilienne, argentine, Kurdistanaise, française, malgache...Comme la soirée de clôture de la première édition, celle de la 2e édition fut grandiose par son animation qui a vu la participation des différentes délégations pour marquer l'évènement de clôture et se donner rendez-vous pour l'édition de l'année prochaine. «Si tout va bien nous allons revenir avec un grand plaisir l'année prochaine» lance, le groupe malgache en signe d'au revoir envers le public qui a aussitôt acclamé et accepté l'invitation qu'il s'est donné. Une déclaration qui en dit beaucoup sur la passerelle réalisée avec le monde extérieur d'Algérie. Comme on ne voulait surtout pas rater la soirée de clôture, le mont de Djoua grouillait de monde à la tombée de la nuit. A l'affiche, l'autre idole des jeunes, Chikh Sidi Bémol en vedette épaulé par le parrain du festival, la star béjaouie de la chanson kabyle moderne, Djamel Alam en l'occurrence et meublée par une armada de groupes et autres troupes participant à la grande manifestation culturelle et artistique d'Algérie des deux dernières années. Des groupes de jeunes, des couples, des vieux, des vieilles, des femmes et des hommes avec même des bébés en bas âge dans les bras, ils étaient près de vingt mille spectateurs selon les organisateurs. Haut et grand, de ses 63 ans, Djamel Alam semblait avoir trouvé une seconde jeunesse sur scène, le jeudi soir près du mausolée d'Imma Djoua. C'est un Alam des grands jours qui a pris possession, aux environs de 22h, de la scène montée à quelque 800m d'altitude sur la cheville de la crête du mont de Djoua. Il était à l'aise, joyeux et surtout dynamique comme il l'a toujours été. Il a interprété quelques beaux morceaux de son riche répertoire sous la direction du mélomane et grand talentueux musicien Bazou. Et comme pour terminer avec sa touche d'improvisation, il a interprété Eh Ya Mohand ya madame servi latsaye, une chanson qui parle du mode de vie des émigrés. Un autre chanteur amateur succède à Djamel Alam pour lire un poème et interpréter une chanson en hommage à Matoub Lounes, puis laisser la place au groupe malgache qui a su accrocher l'assistance qui commençait portant à afficher son impatience revendiquant Chikh Sidi Bémol pour qui la grande majorité ont fait le déplacement. C'était aussi, au tour de la troupe argentine de tenir et cerner l'impatience du public par des chorégraphies magnifiques les liant au décor farouche de la montagne de Djoua. Minuit passée de 30mn, l'adrénaline de l'impatience monte d'un cran chez la majorité du public qui, en se renseignant, a appris la nouvelle que le programme était encore consistant avant de voir Chikh Sidi Bimol. En voyant défiler le groupe de Béchar, hôte de la ville de Yemma Gouraya dans le cadre des échanges culturels interwilaya, vers 1h du matin, le public a commencé à quitter les lieux en affichant sa déception: «c'est le bricolage qui dure en matière de programmation, nous sommes venus voir Sidi Bémol et voilà qu'on nous impose des dièses et autres demi-notes» nous déclare un groupe de jeunes très branchés dans le domaine musical que nous avons croisés sur notre chemin du retour. C'est vers 2h du matin que le tour de Sidi Bémol est enfin arrivé mais dans un décor très loin de celui qui devait régner pour le nombreux public qui avait déjà dit au revoir au mont de Djoua, avons-nous appris le lendemain matin. Malgré la fatigue et l'heure tardive de la programmation nocturne, en professionnel, Chikh Sidi Bémol aurait gratifié le public présent de ses très beaux morceaux et autres belles mélodies et sur lesquelles le festival a pris fin tout en fixant rendez-vous à l'édition de l'année prochaine.