Trois militants espagnols, ayant pris part à la flottille humanitaire pro-palestinienne prise d'assaut par l'armée israélienne fin mai, ont porté plainte, vendredi à Madrid, contre le gouvernement israélien pour «crimes contre l'humanité», ont-ils annoncé à la presse. Cette plainte déposée auprès de l'Audience nationale, la haute instance pénale espagnole, vise le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ainsi que six de ses ministres dont celui de la Défense, Ehud Barak, de l'Intérieur Eli Yishaï et des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, et aussi un haut militaire responsable de l'opération. Ces huit responsables sont considérés dans la plainte comme responsables de «crimes contre l'humanité» et «crimes de guerre» pour les détentions illégales, déportations forcées et «tortures» des trois militants espagnols. Dans leur plainte, ils accusent les sept membres du gouvernement visés de s'être réunis «quelques jours avant l'abordage» pour «planifier» l'opération et d'avoir donné «l'ordre de procéder à l'attaque». Selon la même plainte, citée par les médias espagnols, «les crimes commis (lors du raid, ndlr) n'ont pas été un accident ou un acte de défense», mais des «assassinats réalisés consciemment» et répondant à des «ordres donnés plusieurs jours avant». Le raid d'un commando de l'armée israélienne contre une flottille d'aide transportant des militants pro-palestiniens se dirigeant vers la bande de Ghaza avait causé, le 31 mai, la mort de neuf passagers turcs. L'Etat hébreu avait fait face à de multiples critiques à travers le monde après le raid. Sous les pressions internationales, il a assoupli son strict blocus terrestre de la bande de Ghaza, en vigueur depuis la prise de contrôle du territoire palestinien par les islamistes du Hamas en juin 2007.