Les images pathétiques d'enfants et de vieillards chargés de jerricans et de bidons cherchant de l'eau sont de retour. Il n'est pas facile de décrire la souffrance des Constantinois qui viennent de vivre une semaine de canicule sans aucune goutte d'eau, du moins pour ceux du plateau du Mansourah et de la rue Messaoud Boudjriou ex- Saint-Jean en plein centre- ville. La calamité des robinets à sec continue malheureusement. Cet été 2010, avec des pointes caniculaires atteignant les 43°, a fait renouer les Constantinois avec la période des robinets à sec. Eux qui croyaient que les images pathétiques d'enfants et de vieillards chargés de jerricans et de bidons à la recherche du précieux liquide étaient révolues, endurent depuis plus de quinze jours des coupures d'eau prolongées qui leur rappellent de mauvais souvenirs. En effet, des quartiers entiers sont privés d'eau potable ou sont desservis de manière irrégulière. Sidi Mabrouk, le plateau du Mansourah, Bab El Kantara, Belouizdad et la Casbah, une population de quelque 250.000 âmes, sont touchés de plein fouet par des coupures d'eau dont on ignore les causes. Devant le silence des autorités locales et des responsables du secteur, les citoyens ont l'impression d'être livrés à eux-mêmes et sont dans l'incapacité de se connecter aux «sources» de bonne foi. Pour la majorité des citoyens interrogés, c'est la société Seaco, dirigée par la Marseillaise des eaux qui est le premier responsable de cette situation. Cette entreprise n'a jamais vraiment communiqué, si ce n'est par le biais de flashs diffusés par la radio locale. Que s'est-il passé exactement? S'agit-il d'une panne sérieuse survenue au niveau du barrage de Beni Haroun qui n'alimenterait plus une partie de la ville de Constantine? Il y a quelques jours, Annasr, le quotidien de l'Est avait évoqué ce problème et affirmé qu'après un arrêt technique, l'approvisionnement en eau potable à partir de ce barrage a repris. Depuis, c'est le black-out total. Les Constantinois se souviennent de la proximité de l'immense barrage de Beni Haroun avec son taux exceptionnellement élevé d'humidité qui rend l'air irrespirable! Certains quartiers privilégiés de la ville qui, jusque-là, bénéficiaient d'un approvisionnement H/24 sont passés en quelques jours au rationnement. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, même le quartier où a grandi un certain Abdelmalek Sellal, l'actuel ministre des Ressources en eau, fait face aux problèmes liés à la pénurie en eau potable! A l'heure où nous écrivons cet article, des milliers de familles ne savent pas à quel «source» se fier. Du côté des autorités locales, c'est le silence radio.