Une trêve -négociée samedi- dans les combats en cours depuis le 18 juillet s'était effondrée dimanche en raison d'un différend portant sur le contrôle de la position d'Al-Zaala. «Les (rebelles) houthis ont pris le contrôle de la position militaire d'Al-Zaala et capturé tous les soldats qui s'y trouvaient», a déclaré un dignitaire tribal qui a requis l'anonymat Les rebelles chiites du Yémen ont conquis hier une position militaire stratégique et capturé 70 soldats dans le nord du pays, théâtre de combats qui les opposent depuis plus d'une semaine à une tribu soutenue par l'armée et à l'origine de dizaines de morts. «Les (rebelles) houthis ont pris le contrôle de la position militaire d'Al-Zaala et capturé tous les soldats qui s'y trouvaient», a déclaré un dignitaire tribal qui a requis l'anonymat. Une source militaire dans la région a estimé à 70 le nombre des soldats. Selon la même source tribale, ces évènements se sont produits après d'«intenses combats» dans la matinée entre les rebelles et la tribu des Ben Aziz autour de la position d'Al-Zaala, située à Al-Amichiya, dans la province d'Amrane. Le porte-parole des rebelles, Mohammed Abdessalam, a confirmé la chute d'Al-Zaala, précisant que «cette position avait été évacuée par les seigneurs de la guerre, pour la plupart des officiers de l'armée». Désormais, «la situation est calme» dans la région, a-t-il ajouté, indiquant que l'évacuation d'Al-Zaala était une demande de la rébellion «pour un arrêt des combats». Une trêve -négociée samedi- dans les combats en cours depuis le 18 juillet s'était effondrée dimanche en raison d'un différend portant sur le contrôle de la position d'Al-Zaala, avait indiqué un médiateur. Al-Zaala est une position stratégique car elle contrôle Al-Amichiya et les zones avoisinantes ainsi que l'axe routier entre Sanaa et Saada, principal fief de la rébellion. Après la prise d'Al-Zaala, les rebelles cherchaient hier à contrôler une deuxième position du secteur, celle d'Al-Madaën, a indiqué une autre source tribale. Selon cette source, des dignitaires de la région ont proposé leur médiation pour l'évacuation du chef de la tribu des Ben Aziz, cheikh Saghir Aziz. Entouré de ses hommes et soutenu par l'armée, ce cheikh résistait depuis le début des hostilités aux rebelles, qui exigeaient son départ de la région. La médiation est dirigée par cheikh Abdo Hubeïch des tribus d'Al-Soufiane, a indiqué la même source, ajoutant que l'un des fils de Saghir Aziz, avait été tué dans les combats de la matinée. Cela porte à au moins 68 le nombre des morts dans les combats depuis leur déclenchement le 18 juillet, selon un bilan provisoire. Cheikh Saghir Aziz avait accepté dimanche de faire évacuer Al-Zaala «mais à condition de la remettre à l'armée», ce que refusaient les rebelles, d'après un médiateur. La chute d'Al-Zaala «est de nature à consolider la paix et la stabilité dans la région», a indiqué hier le porte-parole des rebelles, avant d'ajouter: «Nous n'avons pas l'intention de poursuivre les combats. Au contraire, nous voulons la paix après le départ des seigneurs de la guerre» d'Al-Zaala. Il s'est refusé à commenter la capture de soldats. «Je n'ai pas d'informations à ce sujet, mais les soldats sont nos enfants et nous accueillons chaque soldat qui n'a pas de sang des houthis sur les mains». Les combats des derniers jours fragilisent davantage un cessez-le-feu en vigueur depuis février, qui avait mis fin à un cycle de violences de six mois dans le conflit qui oppose rebelles et militaires depuis 2004. Les houthis et le gouvernement s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu. Depuis son déclenchement, le conflit avec les rebelles chiites a fait plusieurs milliers de morts et quelque 250.000 déplacés.