La production nationale de ciment en 2009 a atteint 18,243 millions de tonnes, dont 63% réalisés par les entreprises publiques. La distribution du ciment pose problème. Ce dernier ne laisse pas indifférent le ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi. Il s'est entretenu avant-hier avec les responsables du Groupe industriel des ciments d'Algérie sur ce problème. Certaines solutions ont été adoptées pour atténuer le problème. Le Groupe a mis en oeuvre un dispositif basé sur la contractualisation de la relation avec les différents clients. Il est exigé d'eux de répondre aux cahiers des charges. Il est aussi décidé de donner la priorité d'approvisionnement aux entreprises nationales de réalisation disposant de marchés avec les maîtres d'ouvrage. Le ministre Benmeradi a aussi examiné avec les responsables du Groupe industriel des ciments d'Algérie les projets de développement de cette filière. Afin de concrétiser son plan de développement, qui prévoit un investissement de 141 millions de dinars dans le but d'atteindre une production de 20 millions de tonnes de ciment et 7 millions de tonnes de granulats, Gica a conclu des conventions de financement à des conditions avantageuses avec le Fonds national d'investissement et la Banque extérieure d'Algérie. Les autres mesures prises à l'effet de répondre à la demande nationale en ciment ont été aussi évoquées. Le ministre rappelle que deux opérations d'importation de 2,5 millions de tonnes de ciment ont été lancées. La première de 1 million de tonnes a été lancée en novembre 2009 et la deuxième est prévue à partir du mois d'octobre 2010, et ce afin de satisfaire la forte demande induite par le lancement des grands chantiers publics. Le groupe Gica est constitué de 12 sociétés de ciment. La production nationale de ciment en 2009 a atteint 18,243 millions de tonnes, dont 63% réalisés par les entreprises publiques. Les grands projets ne sont pas seuls à être consommateurs de ce matériau. Les autoconstructeurs auront aussi à subir, pour la deuxième année consécutive, le diktat des spéculateurs sur le marché du ciment. Le sac de 50 kg de ciment est cédé à plus de 700 dinars. C'est deux fois plus que son prix en sortie d'usine qui ne dépasse pas 350 dinars. La structure des prix n'a aucun lien avec les quantités disponibles. Les constructeurs revendent, en effet, leur quota de ciment. Le produit sorti du port et destiné essentiellement aux entreprises, se trouve sur le marché parallèle. Cette affirmation est venue, il y a quelques semaines, de la bouche d'Aït Belkacem, directeur général adjoint du Groupe industriel du ciment. Selon le même intervenant, le groupe Gica ne peut contrôler la destination du produit sorti de l'usine. «Nous servons des entreprises qui sont censées transporter le ciment au niveau de leur chantier», a-t-il ajouté. Il souligne que «puisque ce ciment se trouve déjà sur le marché parallèle, cela veut dire que nous avons aujourd'hui, et je n'accuse personne, des entreprises qui revendent ce ciment». Dès juillet 2009, le ministère du Commerce a adressé une correspondance à toutes les unités de production et de distribution de ciment les incitant à donner la priorité aux entrepreneurs pour les doter de la quantité de ciment dont ils ont besoin pour leurs chantiers afin qu'ils puissent terminer et livrer les projets dans les délais impartis. C'était une tentative de juguler la crise du ciment. Les commissions de contrôle du ministère du Commerce ont également entamé une enquête sur les spéculations du ciment dont les prix avaient atteint la barre des 700 DA le sac. Depuis ce temps, l'Etat a décidé d'importer des millions de tonnes de ciment. Mais c'est loin d'être la solution idoine pour mettre fin à cette spéculation. La production ne cesse d'augmenter et elle passera à 12 millions de tonnes en 2010 pour le secteur public. Lafarge produit 6 millions de tonnes. Avec les quatre millions de ciment importés, il ressort que 22 millions sont actuellement disponibles sur le marché.