Le président de la Fédération nationale des viandes rouges et blanches estime qu'il aurait été plus judicieux d'importer des ovins et bovins sur pied que des carcasses prêtes à l'équarrissage. La spéculation bat déjà son plein. Apparemment, la décision des pouvoirs publics d'importer de la viande bovine désossée et congelée de l'Inde n'est pas du goût de tous. Contacté au téléphone par L'Expression, Djemâa Bellal, président de la Fédération nationale des viandes rouges et blanches, a estimé cependant que «l'importation d'ovins et bovins sur pied aurait été plus avantageuse sur le plan financier plutôt que d'importer des carcasses prêtes à l'équarrissage puis à la vente directe au consommateur». Quelque 4200 tonnes de viande blanche congelée composeront l'offre de l'Onab (Office national de l'alimentation du bétail) alors que Proda (Société de gestion des participations de la production animale) mettra sur le marché 5000 tonnes de viandes rouges ovine et bovine, a-t-on indiqué hier auprès de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Une quantité de 4000 tonnes de viande rouge congelée sera également disponible pour soutenir l'offre, a-t-on assuré. S'exprimant lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de l'Union, le secrétaire général de l'Ugcaa, Salah Souilah, a indiqué qu'au vu de la disponibilité des produits alimentaires, le mois de Ramadan ne sera «perturbé, ni par un manque d'offre ni par la fourchette des prix raisonnable que devra payer le consommateur algérien». Le conférencier a précisé que le prix du kilo de viande oscillera entre «400 et 450 DA au maximum et celui du poulet ne devra pas dépasser 200DA/kg». Il n'a pas manqué de souligner que les marchés de gros des fruits et légumes, au nombre de 160 dans tout le pays, sont appelés à être mieux organisés. Par ailleurs, «il est impensable que le prix d'un kilogramme de tomates soit cédé à 5 DA par le grossiste au détaillant lequel la revend 5 fois plus, soit 25 DA» s'est-il exclamé. Il a en outre averti que «l'informel joue un rôle négatif dans la régulation des prix en les cassant et en créant une spéculation effrénée sur les produits.» Salah Souilah, qui a également dénoncé «le manque de coordination entre le grossiste et le détaillant», a rappelé que le ministère du Commerce avait regretté que «les personnes qui exercent en dehors du marché sont difficilement contrôlables». A l'approche du Ramadhan, le secrétaire général de l'Ugcaa a exhorté le gouvernement et le ministère du Commerce en particulier à lutter contre toute forme de spéculation afin d'assurer au citoyen «un mois de Ramadhan sans spéculation tout en prévenant les risques d'intoxication par des contrôles rigoureux et multiples». Le cahier des charges inclut notamment le respect de la chaîne de froid et de disposer d'un matériel adéquat et l'application d'un prix unique défini au préalable par l'office concerné, rappelle-t-on. Il a été relevé lors de cette rencontre avec la presse que «70% des viandes blanches mises en vente proviennent d'abattoirs clandestins». Il a été aussi indiqué que la consommation de poulet par habitant s'élève à 8 kg/an et les pouvoirs publics espèrent la porter à 16 kg, soit le double d'ici 2014. Pour ce qui est du lait, l'Office national du lait (Onil) s'est doté de moyens de stockage supplémentaires d'une capacité équivalant à 3 mois de consommation pour couvrir une demande croissante pendant le Ramadhan. La loi sur l'activité commerciale a été, a-t-on rappelé, adoptée dans le but de stabiliser le marché en limitant les marges bénéficiaires des produits de large consommation pour mettre ainsi fin à la spéculation sur les prix.