Le nombre de Français en Algérie a été de 22.020 en 2003. Il est passé à 41.498 en 2006 pour tomber à 30.993 en 2009. La population française à l'étranger au 31 décembre 2009 s'élève à 1.469.629, soit une hausse de 3% par rapport à l'année précédente. Cette progression s'inscrit dans la tendance moyenne observée depuis de nombreuses années, à savoir une croissance annuelle moyenne stabilisée entre 3% et 4%. Ces données sont contenues dans le rapport 2010 du directeur des Français à l'étranger et de l'administration consulaire François Saint-Paul. Mais elles ne doivent pas cacher le fait que l'Algérie enregistre pour la troisième année consécutive une baisse du nombre de Français inscrits. Elle compte en 2009, pas moins de 30.993 inscrits (soit 3725 de moins qu'en 2008). En trois années, ce pays aura vu sa communauté diminuer de 25%, équivalant à une baisse de plus de 10.000 inscrits. Ces caractéristiques n'ont pas empêché la France d'ouvrir deux consulat généraux à Oran et à Annaba. Le rapport ne fait pas mention des activités économiques des Français en Algérie. Il est essentiellement destiné à une meilleure connaissance de la communauté française à l'étranger en vue de recenser les électeurs en prévision des prochaines échéances électorales. Il y a aussi la douzième session plénière des représentants de cette communauté, qui se tiendra en mars 2010. La même source ne se prive pas de mettre le doigt sur des détails surprenants des moeurs sociales en Algérie. Le rapport relève également un nombre important de demandes de recherches de parents français par des ressortissants algériens ou binationaux résidant en Algérie, «vraisemblablement désireux de renouer des contacts familiaux en France, ainsi que des demandes d'enfants biologiques». Environ une personne sur trois, quand elle est retrouvée, refuse que ses coordonnées soient communiquées à ses proches. Le même rapport s'attarde sur un autre sujet qui est celui de l'entretien des sépultures. Il est aussi souligné que la commission temporaire des Anciens combattants a reçu le président de la société d'entraide de la légion d'honneur qui a fait le point sur les militaires français portés disparus pendant la Guerre d'Algérie. Le tout enveloppé dans un discours sur la mémoire. A deux ans de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie, le débat sur ce dossier risque de faire rage. On apprend néanmoins, que ce problème de sépultures n'est pas propre à la France. Le ministère des Affaires étrangères gère l'entretien de cimetières dans 45 pays comme l'Allemagne, le Cameroun et l'Egypte ou encore le Maroc et la Tunisie. Cependant, le cas de l'Algérie est particulier. Selon le rapport, les cimetières chrétiens et israélites font partie de l'Histoire de l'Algérie et de la France. Ils constituent un patrimoine commun qui doit être conservé au titre du devoir de mémoire et du respect dû aux défunts, est-il souligné. «C'est la raison pour laquelle une attention particulière sur les sépultures civiles en Algérie a été portée par les plus hautes autorités de l'Etat conduisant à la mise en place d'un plan d'action et de coopération en Algérie.» C'est ainsi que dès la visite d'Etat qu'il a effectuée en Algérie, le président Chirac a annoncé le 3 mars 2003, un plan d'action et de coopération relatif aux sépultures afin de préserver la mémoire des nombreux Français inhumés dans ce pays. Cette initiative du président de la République était un des éléments devant présider à la relance des relations franco-algériennes, est-il indiqué. Un état général des cimetières où se trouvent des sépultures civiles françaises a été effectué par l'ambassade et les consuls généraux à Alger et Annaba, en étroite collaboration avec les autorités algériennes (ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères). Le plan s'est articulé autour de trois axes: rénovation, entretien et regroupement lorsque la réhabilitation n'était plus envisageable. Il est accompli dans un climat de parfaite coopération avec les associations de rapatriés et les autorités algériennes. C'est ainsi que 523 cimetières ont été recensés (dont 453 cimetières chrétiens, 59 cimetières israélites et 11 cimetières mixtes), soit 209.618 sépultures dont 158.811 sépultures chrétiennes et 50.807 sépultures juives.