La Turquie a convoqué un diplomate américain de haut rang pour se plaindre de récentes déclarations américaines sur l'enquête commanditée par l'ONU concernant le raid meurtrier israélien contre une flottille d'aide destinée à Ghaza, a indiqué hier un diplomate turc. Doug Silliman, le numéro deux de l'ambassade américaine à Ankara, a été convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères «pour une réprimande» après des commentaires de l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'ONU, Mme Susan Rice, a affirmé cette source, parlant sous le couvert de l'anonymat. Mme Rice avait estimé que l'enquête diligentée par l'ONU sur le raid, au cours duquel neuf Turcs ont été tués par l'armée israélienne, n'était «pas un Substitut» à des enquêtes nationales menées par Israël et la Turquie. «Les Etats-Unis ont une vision étroite de la commission (d'enquête). La déclaration (de Mme Rice) donnait l'impression que les Etats-Unis orientaient le travail de la commission», a déclaré le diplomate. Ankara a également désapprouvé l'approche américaine de l'enquête comme un moyen pour Israël et la Turquie «de dépasser les récentes tensions dans leurs relations et rétablir leurs forts liens historiques», exprimée par Mme Rice. «Le raid est une question entre Israël et la communauté internationale, pas entre Israël et la Turquie. Il y avait des ressortissants de 30 pays sur ces navires», a souligné le diplomate. «Cette commission a pour mission d'enquêter sur l'incident. Son rôle n'est pas d'absoudre Israël et d'améliorer les relations turco-israéliennes». L'assaut israélien le 31 mai contre la flottille avait mis à mal les relations entre Israël et la Turquie, autrefois proches alliés. Ankara avait immédiatement rappelé son ambassadeur en Israël et annulé trois exercices militaires conjoints entre les deux pays. Ankara estime qu'Israël doit présenter des excuses, payer des compensations pour les victimes et lever le blocus de la bande de Ghaza, avant de rétablir des relations bilatérales.