Un projet de label qualité pour les boissons, sera soumis aux autorités compétentes prochainement. C'est ce qu'a affirmé hier, le président de l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab), Ali Hammani, lors d'une conférence de presse organisée à l'hôtel Hilton d'Alger. M.Hammani a expliqué qu'une fois ce label instauré, «il constituera un paramètre référentiel de traçabilité permettant de définir les normes de fabrication, de conditionnement et de distribution du produit». Initié par l'Apab, en collaboration avec l'Institut algérien de normalisation et de l'Agence allemande de coopération technique (GTZ), ce projet permettra sûrement de lutter contre l'anarchie et la contrefaçon qui règnent actuellement dans le marché des boissons gazeuses, non gazeuses, jus et eaux. Le président de l'Apab a précisé que «le label relève de l'autorité de l'Etat». Une manière de responsabiliser les pouvoirs publics quant à la situation qui prévaut dans la filière. La conférence a été l'occasion aussi, du lancement d'une campagne d'information et de sensibilisation à la qualité des boissons. «Pour votre santé, exigez la qualité», c'est le thème choisi par l'Apab. «Elle sera lancée et diffusée à partir de la semaine prochaine à travers les titres de la presse écrite nationale et les chaînes de la Radio nationale», a précisé, M.Hammani. La campagne médiatique en question, financée à 100% par les producteurs adhérents au sein de l'Apab, est selon le même interlocuteur, une suite des activités déjà menées auparavant visant l'amélioration et la professionnalisation de la filière, mais aussi «la moraliser», vis-à-vis des citoyens, qui demeurent un élément essentiel dan cette campagne. Cependant, le timing choisi par cette association n'est pas le fruit du hasard. A moins d'une semaine du mois de Ramadhan, c'est la «chasse» au consommateur qui est lancée partout et par toutes les filières afin de séduire, du fait que les Algériens sont très dépensiers durant le Ramadhan. S'ajoute à cela la période de chaleur où la consommation des boissons gazeuses augmente. Selon M.Hammani, «il est important de faire bénéficier le consommateur d'un certain nombre de conseils en cette période de chaleur», car ajoute-t-il «il y a lieu de faire attention à la qualité de ce qu'on ingurgite». De nombreuses marques de boissons gazeuses, non gazeuses, de jus et d'eaux fruités ou autres se vendent actuellement dans le marché, «légal et parallèle» sans étiquetage, ni conformité aux normes d'hygiène et de packaging ou de dates de péremption. «Nous ne disposons pas d'informations sur les composants, la contenance et on ignore tout sur leur traçabilité», estime, Mme Meriem Bellil-Medjoubi, secrétaire générale de l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab). Et ce malgré, poursuit-elle, la réglementation en vigueur qui oblige les producteurs à se conformer aux règles d'étiquetage et de traçabilité imposées sur les bouteilles. La même interlocutrice ajoutera toutefois que «le consommateur doit désormais assumer son rôle en commençant à acquérir cette culture de consommation qui consiste à se renseigner et à contrôler avant tout achat ou consommation». Lui emboîtant le pas, M.Hammani a appelé les associations de protection du consommateurs à s'impliquer d'avantage dans cette opération de contrôle, en les invitant à leur fournir des informations sur les infractions constatées sur le marché. De ce fait, une certaine anarchie règne dans cette filière qui constitue un chiffre d'affaires «avoisinant les 45 milliards de dinars, et dont la progression de la consommation annuelle est de 10%». Les acteurs intervenant dans le domaine des boissons, ayant pris part à cette rencontre, ont tous mis l'accent sur le fait qu'un label unifié facilitera la tâche aux consommateurs en ce qui concerne le contrôle, ce qui signifie sa protection.