l Une virée dans nos marchés permet de constater le nombre impressionnant de boissons proposées à la vente sous différentes formes et à différents prix. Ce qu'ignorent les consommateurs c'est que la plupart de ces produits sont d'origine douteuse. Leur consommation pourrait entraîner des conséquences graves sur la santé. «Le nombre de producteurs inscrits au registre du commerce augmente - curieusement ! - à la veille de la saison estivale et du ramadan, avant de baisser dès la fin de ces périodes», a indiqué hier le président de l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB), Ali Hamani, lors d'une conférence de presse organisée à quelques jours du ramadan durant lequel la consommation des boissons gazeuses et non gazeuses augmente considérablement. «Beaucoup de producteurs activent uniquement pendant des périodes de forte consommation et changent d'activités par la suite», explique un membre de l'APAB. Les intervenants ont relevé dans ce sens le manque d'implication des consommateurs pour faire face à ces produits douteux qui sont parfois «fabriqués dans des domiciles familiaux». «Le contrôle de la qualité est un travail de toute la société et pas uniquement des agents de contrôle de l'Etat», a estimé le directeur général de NCA Rouiba, Slim Othmani, qui a regretté le manque d'actions de la part des associations de protection du consommateur pour lutter contre ces comportements. «L'Etat a amorcé le processus du respect de la qualité en élaborant des textes de lois, mais tout le monde doit contribuer à leur application sur le terrain», a-t-il insisté. L'APAB, qui compte 34 adhérents couvrant plus de 85% de parts du marché de la filière des boissons, va lancer à partir de la semaine prochaine une campagne de sensibilisation à travers les différents médias. Cette action, la première du genre dans la filière, a pour objectif d'attirer l'attention du consommateur sur certains aspects qu'il doit prendre en compte pour distinguer les références d'un produit de qualité tels l'étiquetage et les dates de sa fabrication et de sa péremption. Pour faire face aux produits douteux, un label-qualité pour les boissons sera créé avant fin 2010 pour définir les normes de fabrication, de conditionnement et de distribution de ces produits, a indiqué l'APAB. Le projet de création de ce label a été initié par l'APAB avec la collaboration de l'Institut algérien de normalisation et de l'agence allemande de coopération technique (GTZ), a précisé M. Hamani. Il s'agit, selon lui, de «normaliser l'activité de production des boissons» qui compte plus de 1 500 producteurs. Ce label, dont le projet sera soumis aux autorités compétentes à la fin du mois d'octobre prochain, constitue «un paramètre référentiel de traçabilité permettant de définir les normes de fabrication, de conditionnement et de distribution du produit», a souligné M. Hamani.
