Plusieurs intervenants ont plaidé pour traîner les cadres absents devant une commission de discipline à mettre en place. «La rencontre de Mostaganem est un mini-congrès», a lâché Belkhadem dans son discours d'inauguration des travaux de l'université d'été du FLN tenue trois jours durant à Mostaganem. Les supputations ont été diverses tandis que le consensus a été commun. Par ces propos, Belkhadem voulait remettre de l'ordre au sein de la base militante. Les indociles ne semblent pas être en accord avec leur premier responsable. Les raisons de cette tension remontent au dernier congrès du FLN à l'issue duquel plusieurs têtes ont été écartées de la direction du parti et des élections de 2012. L'université d'été du parti se veut également être le prélude du chemin qui doit mener à l'hémicycle Zighoud-Youcef. Aussi, le jeu des coulisses fait rage. La direction politique est, semble-t-il, très au fait de ces tiraillements. En ce sens, Abderrahmane Belayat, membre du bureau politique du parti, a admis que «le militant du FLN peut présenter sa candidature à chacune des échéances électorales, l'important est d'être sûr de gagner». Aussi, Belayat doit sûrement être dans le secret des dieux. Dans cette guerre, les tiraillements ont bel et bien commencé. L'université d'été du FLN, consacrée officiellement au prochain plan quinquennal, a porté officieusement un cachet exceptionnel, celui des élections 2012. Sinon, comment interpréter l'absence des hauts responsables, cadres, députés, sénateurs, élus locaux et même des ministres, à la rencontre de la Dahra? Le représentant de Mostaganem à l'APN, Abdelhamid Si Affif a, dans une brève déclaration faite à L'Expression, réfuté le boycott de la rencontre de Mostaganem par les cadres du FLN. Cependant, en présence du secrétaire général du parti, plusieurs cadres n'ont pas dissimulé leur courroux, accusant les absents de rouler pour les formations rivales du FLN. D'ailleurs, plusieurs intervenants ont exigé de traîner les hauts cadres absents devant une commission de discipline à mettre en place. Une telle plaidoirie ne générera que des désagréments au parti compte tenu de la situation organique du FLN qui n'est pas près de s'améliorer, tandis que les responsables hiérarchiques seront, de nouveau, mis à rude épreuve. Pour le moment, c'est le black-out total même si la zizanie, qui ronge le vieux parti semble gagner les bases locales. Les mouhafadhas d'Oran, de Mostaganem et de Béjaïa illustrent bien les dissensions qui caractérisent la guerre de leadership. Seul le colonel Abid, mouhafadh désigné par Belkhadem à la tête du FLN d'Oran, et quelques élus locaux, qui se comptent sur les doigts d'une seule main, ont pris part à l'université d'été. Les grosses pointures du FLN à Oran, comme le sénateur Mehiaoui Tayeb, Brahma Djelloul, le président d'APW Hadjoudj, et autres élus ont brillé par leur absence. Idem pour le FLN de Mostaganem. L'absence du sénateur de Mostaganem M.Lazreg, a été longuement commentée.