«Infondées» les accusations de Bogota, selon lesquelles le Venezuela abrite sur son territoire des rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), a affirmé d'emblée, jeudi, dans une conférence tenue à Alger, l'ambassadeur du Venezuela, Hector Michel Mujica. Le diplomate a, d'un revers de main, rejeté ces accusations qui, dit-il «font partie d'une stratégie belliqueuse de harcèlement, alimentée par Washington qui est à l'origine, de nombre de conflits que vivent les pays d'Amérique Latine.» Ces allégations formulées le 22 juillet dernier par l'ambassadeur de Colombie, Luis Alfonsos Hoyos, auprès de l'Organisation des Etats Américains (OEA) «visent à porter à la République Bolivarienne du Venezuela la responsabilité d'un conflit strictement interne que vit le peuple colombien depuis plus de soixante ans», a souligné M.Mujica. Cette situation est vécue, selon le diplomate vénézuélien, par le peuple colombien depuis l'assassinat politique à Bogota de Jorge Eliezer Gaitan. Réaffirmant la volonté de «dialogue avec la Colombie» pour désamorcer une crise marquée par la rupture des relations diplomatiques le mois dernier, et qui risque d'avoir des conséquences lourdes pour tous les pays de la région, M.Mujica a indiqué que «l'offre de paix de son pays à la Colombie, a été formulée à l'occasion de la réunion (des ministres des Affaires Etrangères) de l'Union des nations sud-américaines (Unasur).» Michel Mujica a également souligné la volonté de son pays à poursuivre ses efforts pour «instaurer grâce au dialogue la paix avec la Colombie.» Ces propositions de paix, est-il rappelé, ont été réitérées lors de la dernière réunion du Mercosur (Marché commun du sud) par le ministre des Relations extérieures du Venezuela, Nicolas Maduro Moros. Il avait, à cette occasion, indiqué que son pays était «victime du conflit interne en Colombie» Il est peu probable, estime-t-on, que le nouveau président colombien, Juan Manuel Santos, ancien ministre de la Défense du président sortant Alvaro Uribe, rompe avec la politique de son prédécesseur inféodé aux Etats-Unis, même si selon d'aucuns le président Santos va, sans doute, infléchir cette politique dans la perspective de relations plus apaisées avec Caracas. Le président brésilien, Lula Da Silva, avait déclaré jeudi que «le dialogue peut offrir une solution à la crise diplomatique en cours entre la Colombie et le Venezuela, et exprimé sa volonté de contribuer au dialogue et à la médiation pour résoudre le problème.»