Les proches du maire laissent entendre que «l'assassinat a une relation directe avec l'affaire de kidnapping du début du mois de mars dernier». Le maire de Baghlia, père de 4 enfants en bas âge dont l'aîné a à peine 4 ans et le benjamin, un bébé de 8 mois, aurait été victime d'un règlement de compte qui ne dit pas son nom. Les contours de «ce crime crapuleux et prémédité, n'a pas livré tous ses secrets», selon des témoignages recueillis auprès des habitants de la localité. Que s'est-il passé exactement? Les proches du maire laissent entendre que «l'assassinat a une relation directe avec l'affaire de kidnapping du début du mois de mars dernier. L'otage aurait été libéré suite au paiement de la rançon de "2 milliards de centimes", indique-t-on. Cette rançon «aurait été versée et l'otage libéré non pas après 23 jours de séquestration, soit après la marche organisée à Baghlia, mais bien avant». Quoi qu'il en soit, on suppute que «la victime qui a eu vent de tous les dessous de cette affaire a voulu couper l'herbe sous les pieds de ceux qui s'apprêtaient à organiser une manifestation pour se faire blanchir». Pour preuve, tout au long de la marche, les manifestants se sont focalisés beaucoup plus sur «l'impunité dont bénéficient les terroristes et leurs pratiques visant la région depuis les années de braise» que sur la libération de l'otage. Cela à l'évidence, juge-t-on, «n'était pas du goût des détracteurs du maire qui était à son deuxième mandat à la tête de cette APC meurtrie par le terrorisme». Sachant que dans ce cas de figure, la peine encourue peut aller jusqu'à 5 ans, voire dix ans de prison ferme. Par ailleurs, «si le maire de Baghlia aurait fui sa localité pour élire domicile au chef-lieu de la wilaya ou ailleurs, à l'instar de la majorité des élus des communes de la wilaya de Boumerdès touchée de plein fouet par le terrorisme, son assassinat n'aurait peut-être pas eu lieu», spéculent les habitants de cette localité. En effet, le premier responsable de Baghlia habitait encore, jusqu'à son assassinat, au village isolé d' El Karia au nord du chef-lieu de la daïra. Pour rappel, un attentat à la bombe a été commis le 11 mai dernier dans cette localité sise à l'extrême est de la ville de Boumerdès, à une centaine de kilomètres à l'est d'Alger. Le bilan fait état de la mort d'un citoyen et de 21 autres blessés. Parmi les blessés, on déplorait le vice-président de l'APC de Baghlia ainsi qu' un commissaire de Sûreté de daïra, un officier de police et trois militaires. La victime, père de 4 enfants et âgé de 45 ans, est un entrepreneur. Les blessés, des civils en majorité, sont issus du même quartier. Les maires de Ammal et de Si Mustapha ont subi le même sort en 2005. Ils ont été tous deux exécutés par l'ex-Gspc. Un adolescent et nouvelle recrue, âgé de 16 ans, avait fait son baptême du feu en assassinant le président de l'APC de Ammal. Un autre élu, le maire de Bordj Menaïel, ciblé par les terroristes, l'a échappé belle. L'enterrement de la victime a drainé une foule nombreuse mais sans aucun membre de sa famille politique, l'ex-parti unique, le FLN.