L'information a vite fait le tour de la région créant un climat de suspicion parmi les estivants. Une «alerte» faisant état d'une grave pollution qui aurait touché la côte ouest de Béjaïa a été communiquée par la presse nationale. Relayée par la radio locale, l'information a vite fait le tour de la région créant un climat de suspicion, mais qui s'estompera très rapidement. Les démentis des directeurs du port, du tourisme, de l'environnement et de la Protection civile, appuyés par des vérifications sur le terrain, ont permis le retour rapide à la normale. Le directeur de l'Entreprise portuaire de Béjaïa a été catégorique: «Il n'y a pas de pollution sur les côtes de Béjaïa», a déclaré M.Rabah Moussaoui à L'Expression, samedi après-midi. L'information rapportée par un quotidien national et relayée par la radio locale n'aura été finalement qu'une «fausse alerte», comme avait tenu à le préciser le capitaine Soufi de la Protection civile de Béjaïa. Ce dernier a, en effet, confirmé qu'une équipe de sapeurs-pompiers a prélevé des échantillons sur les plages concernées pour déduire rapidement qu'il s'agissait tout simplement d'algues marines soulevées par une mer agitée depuis près d'une semaine. Tout a commencé samedi matin. Une information faisait état d'une grave pollution sur la côte ouest de la wilaya de Béjaïa. La même information, très technique au demeurant, mettait en cause un pétrolier, dont le nom n'est pas cité, qui a procédé au dégazage de ses caves tout près des côtes, contre toutes les lois et réglementations en vigueur. La radio Soummam prend ensuite le relais, allant jusqu'à s'indigner du fait qu'aucun responsable ne s'est inquiété de cette situation. Des commentaires, à la limite de la diffamation, ont été faits dans les deux principaux journaux. Du coup, l'information a fait le tour de la région en s'amplifiant. Alors que certains parlent d'une nappe de pétrole qui aurait été repérée à 15 kilomètres au large de la côte ouest de Béjaïa, d'autres avancent une fuite qui aurait affecté la boue de remplissage d'un gros pétrolier se trouvant au large de Béjaïa. Contacté par téléphone, le directeur du port de Béjaïa s'est montré d'abord surpris de cette nouvelle, estimant qu'il aurait été dans ce cas le premier à être informé. Partant, il rétorque qu'«aucune pollution du genre n'existe au large de Béjaïa» et qu'il s'agit tout simplement «d'affabulation». De son côté, le capitaine de la Protection civile de Béjaïa, avec qui nous avons partagé la journée de jeudi au cours d'une promenade au large des côtes de Béjaïa, nous a indiqué dans un premier temps qu'une des équipes de la Protection civile est sur place pour procéder aux vérifications nécessaires. Une demi-heure après, le capitaine Soufi, plus rassurant, nous rappelle pour nous informer qu'il s'agit «d'une fausse alerte». «Il s'agit d'une pollution végétale. L'échantillon prélevé ne contient aucun produit chimique», a-t-il précisé. Dans la foulée, il indiquera qu'une commission composée de la direction du tourisme, de l'environnement et des gardes-côtes, était sur les lieux pour une mission d'inspection qui a confirmé qu'il s'agit bel et bien d'«une fausse alerte». «Nous aurions remarqué la dégradation de la situation le jeudi», a-t-il précisé, se référant à la promenade de près de deux heures à bord de l'embarcation semi-rigide. En effet, une équipe de journalistes accompagnée des cadres de la Protection civile avait passé la journée de jeudi, pendant près de deux heures sur la côte de Béjaïa, sans pour autant remarquer la moindre anomalie. Sur les plages concernées, les estivants se seraient même permis une baignade, n'était l'état de la mer qui était déchaînée. Ce n'est que vers la fin de la journée de samedi que tout est rentré dans l'ordre à la suite de l'intervention du capitaine de la Protection civile sur les ondes de la radio locale. Une intervention rassurante et un démenti cinglant.