«Les 284 pharmacies relevant du secteur public ne seront pas privatisées.» C'est ce qu'a affirmé le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès. Ce dernier semble vouloir trancher une question qui a surpris plus d'un parmi les présents à sa conférence étant donné que le sujet n'a jamais été abordé auparavant. Revenant à la grande question qui continue de tarauder l'esprit des pharmaciens, médecins et patients, la crise aigue des médicaments, le ministre a annoncé autant de nouveautés dont l'arrivée, ces derniers jours, de plusieurs conteneurs. «65 produits commencent à arriver depuis aujourd'hui (hier, Ndlr) dont le financement a été assumé conjointement par le ministère de la Santé et celui des Finances». Le premier a consacré une enveloppe de 4 milliards de dinars tandis que la partie restante (2 milliards de dinars) a été apportée par le ministère des Finances. Dans sa première visite de travail, effectuée, hier à Oran en tant que premier responsable de la santé, Djamel Ould Abbès a été abondamment prolixe annonçant des projets de grande envergure tant au niveau national ou au profit de la wilaya d'Oran. Ce dernier a annoncé qu'une «nouvelle loi sur la santé, contenant 400 articles, est fin prête, celle-ci, qui sera promulguée dans les prochains jours, sera enrichie par les partenaires de la tutelle dont les syndicats». Ce qui semble irriter le plus le ministre de la Santé est cette défection, dès son arrivée au Centre hospitalo-universitaire d'Oran, d'un appareil, chèrement payé en devise. Le ministre, ne semble pas indulgent vis-à-vis des fautifs ouvrant le feu sur l'entreprise auprès de laquelle a été commandé l'appareil. Se voulant tranchant, le ministre a soutenu l'action judiciaire entamée par les responsables locaux de la santé avant d'annoncer que le Centre hospitalier d'Oran sera équipé d'un IRM (Imagerie à résonnance magnétique) contre des garanties effectives des responsables locaux et des fournisseurs des équipements médicamenteux. Les urgences médicales et chirurgicales, qui continuent à constituer le grand casse-tête des pouvoirs hiérarchiques et des citoyens a été, pendant de longues années, au centre des critiques des plus acerbes. Les réaménagements opérés tout récemment ne semblent avoir conforté ni les patients ni le personnel y exerçant. De ce fait, le ministre semble vouloir passer à l'action en déclarant que «ce service doit être pris en compte parmi les premières grandes priorités de la carte sanitaire nationale». Et d'ajouter «La mise en place des services similaires au niveau de chaque wilaya, la finalité est d'alléger la forte pression qui s'abat sur la structure d'Oran». Pourquoi tenir un tel réquisitoire et exiger autant de garanties? D'aucuns, y compris le ministre et les responsables centraux, ne peuvent occulter la situation plus ou moins chaotique qui a sérieusement secoué les structures sanitaires d'Oran: car la gestion des infrastructures locales pose, à plus d'un titre, un réel problème; le laxisme des certains responsables locaux et la vacance des instances de contrôle ont été, à plusieurs reprises, dénoncées et par les responsables hiérarchiques et par les citoyens. Les changements en série, opérés à la téte des structures locales, n'ont vraisemblablement rien apporté de nouveau.