En marge de sa visite à la wilaya d'Oran, le ministre de la Santé, de la Population et de Réforme hospitalière, Djamel Ould-Abbès, a affirmé, hier, son rejet de la privatisation des pharmacies appartenant au secteur public. " Les 284 unités pharmaceutiques réparties à travers l'ensemble du territoire national resteront la propriété de l'Etat ", a-t-il déclaré. Ainsi, le ministre a mis fin à la polémique qui a entouré l'Entreprise nationale de distribution du médicament (Endimed), suite à certains propos rapportés par la presse nationale, faisant état d'une volonté de cessation de cet opérateur public. S'agissant de la problématique de pénurie des médicaments sur le marché (56 médicaments), le ministre a annoncé aux patients, médecins et pharmaciens que les containers de médicaments commencent à arriver, tout en soulignant que cette opération a coûté 6 milliards de dinars dont 2 milliards de dinars ont été débloqués lundi dernier, et que les lignes de crédit sont ouvertes. La visite de travail s'est vue aussi une visite d'inspection du secteur, qui a connu plusieurs scandales ces derniers temps. La première étape était la baptisation de hôpital d'El Mohgoun, du nom du 1er ministre de la Santé après l'indépendance de l'Algérie, le regretté "Mohamed Segheir Nekkache", décédé le 29 mai de l'année en cours. Des explications ont été fournies au ministre de la Santé sur la nouvelle structure. Elle dispose d'une capacité d'accueil de 246 lits et regroupe 15 services et 31 unités dont une réservée à la dialyse. Avec l'assurance d'une couverture de plus de 363 000 habitants répartis sur onze communes. Ledit hôpital sera renforcé par une nouvelle unité des urgences médicales et doté d'appareils destinés aux dialysés, a-t-on indiqué. Les responsables de cette infrastructure ont noté que cet établissement a accueilli 1 522 cas d'urgence et 4 188 malades pour des soins durant le premier semestre de l'année en cours, et enregistrent la nécessité de renforcer certaines spécialités par des spécialistes en réanimation et orthopédie et la création d'un service de cardiologie. Le ministre n'a pas manqué l'occasion de dévoiler la part réservée par le plan quinquennal à son secteur pour la wilaya d'Oran. Ainsi, il a annoncé une étude pour la réalisation d'un établissement hospitalier spécialisé dans la rééducation fonctionnelle ainsi que l'équipement et l'aménagement de 30 salles de soins, en plus des équipements nouveaux et en cours d'acquisition mis à la disposition des différentes infrastructures sanitaires. Par ailleurs, la santé oranaise bénéficiera de la réalisation d'un service des urgences médico-chirurgicales (UMC) sur une superficie de 4 000 m2, selon les normes en vigueur et fonctionnant avec des méthodes modernes, afin de permettre d'accueillir annuellement quelque 150 000 cas d'urgence, ainsi que la réalisation d'unités relatives à ce secteur dans les wilayas limitrophes, ce qui va permettre de réduire la pression sur ce service. Le service des urgences médico-chirurgicales d'Oran enregistre annuellement plus de 230 000 cas d'urgence des différentes wilayas de l'Ouest algérien, a-t-on indiqué. D'autre part, M. Ould-Abbès a procédé à l'inscription de deux polycliniques au niveau des localités de Hassi Ameur et Hai El Yasmine, considérées comme zones en pleine expansion urbaine et démographique. La santé sera bientôt d'une loi Dans un autre chapitre, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a fait savoir que "le projet de loi sur la santé est bientôt prêt", tout en invitant les syndicats du secteur à apporter leurs avis sur ce projet afin de l'enrichir. Une déclaration à la presse, faite en marge de sa visite au service des urgences médicales d'Oran. Le ministre a indiqué que ce projet comprend 400 articles et sera présenté aux syndicats afin d'exprimer leurs avis. Dans ce sens, M. Ould Abbès a insisté sur la nécessité de la participation du syndicat au débat sur le projet de loi de la santé, mais aussi sur la carte sanitaire, tout en expliquant que cette carte n'est plus construite sur la base des frontières administratives. Le ministère a procédé depuis cinq jours à la mise en œuvre de groupes (Focus group) qui se composent de différents corps médicaux pour rencontrer les malades, les responsables, les praticiens et les paramédicaux. "Ce travail sera sanctionné dans quinze jours par un diagnostic". Le projet se veut comme un cadre juridique et réglementaire pour freiner l'anarchie qui règne dans le secteur ; ainsi ce cadre contribuera à la réorganisation de ce secteur-clé, et contribuera à la réussite des réformes, et surtout de combler les fissures recensées avec les syndicats qui recourent souvent au gel du secteur, ce qui induit des conséquences négatives sur le citoyen.