Les effets de l'extraction sauvage de sable de oued Sébaou commencent, à présent, à se faire sentir. La gravité et l'étendue des conséquences de ce pillage, dont a été victime ce cours d'eau ont fait sortir de sa réserve l'Algérienne des eaux (ADE). L'établissement vient de tirer la sonnette d'alarme. Les pouvoirs publics sont plus que jamais interpellés. Il y va de l'avenir de cette source d'eau potable qui alimente plus de la moitié de la population. En effet, de jour comme de nuit, des dizaines de camions sont chargés de sable à partir de cet oued. Les conséquences sont fâcheuses. Tout d'abord, la nappe phréatique qui alimente 70% de la population de la wilaya en eau potable est aujourd'hui dans un état de dégradation avancée. Un document émanant justement de l'ADE préconise l'arrêt immédiat de l'extraction de sable comme unique solution pour sa préservation. Se trouvant auparavant à quatre mètres de profondeur, l'extraction effrénée a fait que le niveau du sable a baissé au point que les eaux de la nappe ont été atteintes, risquant ainsi le tarissement. Puis, avec le temps, ce sont les forages de la société qui ont été fortement endommagés par l'extraction sauvage de sable. Ceux-ci sont plus que jamais menacés d'effondrement après que les pilleurs de sable ont atteint leurs abords. Ces agressions, rappellent les responsables de cette société, ont d'ailleurs causé la fermeture des deux forages du Pont de Bougie. Cette extraction effrénée a engendré la dénudation des conduites de refoulement et des câbles électriques. L'arrêt de l'exploitation de ces deux forages a, par conséquent, privé les habitants de la commune d'Aït Aïssa Mimoun et de Timizart Loghbar, d'eau potable. Sur un autre registre, la société qui a tiré la sonnette d'alarme s'inquiète aussi pour ses équipements. Les pilleurs de sable ont fini par attirer un autre genre de banditisme. Les pilleurs de câbles et de tuyauterie. En effet, l'ADE a vu pas moins de 300m de câbles d'alimentation électrique disparaître au passage des pilleurs. Les pertes sont énormes sachant qu'un mètre de ce câble coûte quelque 8000 dinars. Par ailleurs, il est à rappeler que, contrairement à l'idée répandue, le barrage de Taksebt n'alimente que 30% des populations de la wilaya. Les 70% restants reçoivent leur eau des forages réalisés à partir des nappes phréatiques. La préservation de ces dernières incombe d'abord aux autorités compétentes et aux services de sécurité.