Selon Sid Ali Akloul, les nombreux problèmes rencontrés dans le domaine de l'art sont d'ordre organisationnel. Producteur artistique et responsable d'une agence de communication et d'événementiel, Sid-Ali Akloul, ex-commissaire du Festival du raï, est revenu, lors d'un entretien au sujet des nombreuses difficultés sur lesquelles butent les différents intervenants dans le marché de l'art en Algérie. «Il y a un problème dans le domaine de l'art en Algérie. Les règles qui régissent le marché de l'art sont différentes par rapport à ce qui se fait ailleurs», relève-t-il au cours de l'entretien. Pour ce producteur d'événementiel, musiciens, chanteurs et même comédiens doivent se constituer en une organisation représentative des artistes algériens. «Il faut d'abord organiser la profession. Les nombreux problèmes que rencontrent les artistes en Algérie sont avant tout d'ordre organisationnel», tranche-t-il. «Chez nous, de nombreux artistes sont payés par enveloppe. Et ils ne sont ni assurés, ni mêmes protégés par la loi. En France, aux Etats-Unis comme un peu partout dans le monde, l'artiste doit tout d'abord être protégé par la justice de son pays en vertu d'un contrat qu'il signe avec les différents établissements culturels. Au Liban par exemple, l'artiste ne quitte pas le sol pour animer un concert ou un spectacle, quelque part, avant de signer le contrat et avant de recevoir 50% de son cachet. Ce qui n'est pas le cas en Algérie. On n'a pas cette culture!», ajoute-t-il. Ayant suivi une formation en management artistique à Paris M.Akloul fait remarquer que les artistes algériens, pour la plupart, n'ont pas connaissance des normes universelles du marché de l'art. De nombreux problèmes liés à cette anarchie peuvent être évités si l'artiste prenait connaissance de ces règles et les respectait. «Il y a certaines normes artistiques qu'on doit respecter dans le domaine. Un artiste doit être entouré par un manager et un attaché de presse. Ici, c'est le chanteur ou bien le musicien qui gère sa carrière.», fait-il encore observer. Au cours de cet entretien, Sid-Ali évoquera le «grand projet artistique» qu'il produira pour janvier prochain: La meilleure chanson algérienne. «Il s'agit d'une compétition pour artistes professionnels. On va choisir quelques dix chanteurs déjà connus sur le marché. Et ça sera au public de choisir sa chanson préférée. Quant à la commission constituée de musicologues et de spécialistes, elle aura à élire le meilleur parolier et le meilleur compositeur algérien de l'année...», indique-t-il. Une période d'un mois sera accordée au public pour élire la meilleure chanson algérienne de l'année. Le vote sera effectué via un média qui sera déterminé prochainement.La meilleure chanson algérienne ne sera pas dédiée à un genre musical spécifique. Le concepteur du projet ne manquera pas de le préciser. Ce dernier fait noter également que pour ce qui est du financement du projet, certains sponsors ont d'ores et déjà donné leur accord. En 2006, Sid-Ali Akloul était le producteur de la star libanaise Alaa Zalzali au Maghreb. Aujourd'hui, il produit celui qui est considéré actuellement comme une star incontestée du flamenco en Algérie, Hakim Sikamaya. «Hakim a une très belle voix et puis c'est quelqu'un de professionnel. Il fait quelque chose de nouveau dans le domaine. On a l'intention d'organiser prochainement une tournée en Algérie.», fait-il savoir. «Personnellement, avant de produire des artistes, j'essaie de les choisir. Même à l'étranger, j'essaie de cibler les artistes algériens qui ne sont pas connus et de les ramener en Algérie pour les faire connaître», renchérit-il.