L'addition serait salée pour la compagnie espagnole Gas Natural, qui devrait débourser plus d'un milliard de dollars à la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach. «Le processus d'arbitrage qui a commencé il y a trois ans, se serait achevé en défaveur du groupe espagnol. Le montant que doit toucher Sonatrach, à titre de dédommagements, s'élèverait à plusieurs millions de dollars, selon certaines sources juridiques», peut-on lire sur le site de l'Expansion, journal espagnol, leader dans la diffusion d'informations économiques. Le différend s'est-il transformé en une affaire de gros sous? Cela semble en tous les cas en prendre le chemin. Les montants en jeu qui se sont accumulés pendant des mois ont été estimés à plus d'un milliard de dollars. Soit plus de 760 millions d'euros à taux courants. Le conflit s'est éternisé, et les dédommagements réclamés par Sonatrach se sont accumulés..., révèle l'Expansion. Le jugement du tribunal a été rendu avec un effet rétroactif. L'addition est salée et bien entendu, pas du tout du goût de la compagnie espagnole. Aussitôt la décision connue, cette dernière a rendu public, lundi, un communiqué. «La société étudie cette décision avec laquelle elle n'est pas d'accord afin de faire une évaluation plus détaillée et déterminer les mesures qu'elle peut prendre pour défendre ses droits», a indiqué Gas Natural. Il faut rappeler que les négociations d'une éventuelle hausse du prix du gaz, souhaitée par l'Algérie, ont débuté sous l'ère Chakib Khelil. Elles ont trouvé leur épilogue devant le tribunal arbitral international. Le rideau vient de tomber sur le différend entre l'Algérie et l'Espagne à propos de la révision du prix du gaz naturel vendu par la compagnie nationale des hydrocarbures à ses clients espagnols. L'Espagne paiera plus cher le gaz algérien. Les pourparlers qui ont tourné en eau de boudin, voilà plus de trente-six mois, entre les deux parties se sont transformés en un bras de fer: une bataille juridique qui aura duré pas moins de trois longues années. C'est sur les ondes de la Radio Chaîne III, au mois de mars 2007, que l'ex-ministre de l'Energie et des Mines avait annoncé la décision de renégociation du prix du gaz qui transite à travers le gazoduc Maghreb-Europe (GME) et qui dessert l'Espagne et le Portugal. «Cela concerne les anciens contrats dans lesquels les prix du gaz vendu par Sonatrach à Gas Natural sont plus bas que ceux qui sont pratiqués pour d'autres clients dans la péninsule Ibérique. Nous voudrions ramener ces prix à des niveaux raisonnables qui tiennent compte des augmentations des prix du gaz sur le marché international, tout en tenant compte de l'impact sur le consommateur espagnol», avait déclaré sur un ton qui se voulait rassurant ou du moins conciliant l'ancien président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (2008). La hausse sur laquelle tablait l'Algérie était de l'ordre de 20% en deux étapes. C'est le chiffre et l'explication fournis par l'ex- ministre de l'Energie et des Mines lors d'une interview accordée au journal espagnol Expansion et que l'on pouvait consulter sur son site Internet. Le premier journal économique d'Espagne avait précisé, par ailleurs à l'époque, que les négociations menées par les deux pays ne concernent que 32% du gaz fourni à l'Espagne. Depuis, plus de trois longues années ont passé. «L'arbitrage est en cours et devra rendre son verdict cet été, y compris la question des prix. Si l'on veut trouver un accord à l'amiable sur l'aspect des prix ou celui de la compensation, on peut ne laisser à l'arbitrage que la question de l'interprétation de la clause de flexibilité et de celle dite de bouleversement», avait déclaré Chakib Khelil avant de quitter son département lors du dernier remaniement ministériel. Le verdict rendu par le tribunal arbitral international sonne comme une victoire «posthume» pour l'ex- ministre de l'Energie.