Selon des informations publiées hier par le quotidien espagnol El Economista et reprises par le site d'information en ligne " toutsurlalgerie", la société nationale des hydrocarbures Sonatrach aurait demandé 800 millions de dollars de réparation en dommages-intérêts aux deux groupes espagnols Gas Natural et Repsol dans le cadre de la procédure d'arbitrage international sur le dossier Gassi Touil. Le journal, qui cite des sources proches du dossier, affirme que Repsol et Gas Natural réclament pour leur part des indemnités de 2 milliards de dollars en compensation des préjudices qu'elles auraient, selon elles, subis après l'annulation par Sonatrach, en 2007, du contrat gazier avec les deux groupes. Ce montant est cinq fois supérieur aux dépenses engagées par Repsol et Gas Natural dans le projet avant son annulation. En effet, selon les informations du quotidien électronique, les deux groupes ont déboursé un peu plus de 400 millions de dollars. Il faut dire que Sonatrach n'a jamais voulu s'exprimer sur le montant des réparations qu'elle entendait réclamer aux deux groupes espagnoles, laissant la procédure d'arbitrage suivre son cours à Genève, en Suisse. Elle devrait prendre fin avant juin 2009, selon le calendrier établi par le tribunal.Mais un règlement amiable n'est pas exclu. Repsol et Gas Natural possèdent des intérêts importants avec Sonatrach : des projets gaziers et pétroliers pour le premier et des liens capitalistiques dans des sociétés espagnoles pour le second. Pour rappel, la résiliation du contrat a été surpolitisée par les désormais ex-partenaires de Sonatrach allant jusqu'à activer la presse ibérique de droite qui s'est lancée dans une campagne contre l'Etat algérien, faisant ainsi croire que la décision du géant de l'énergie algérienne émane en fait de l'Etat. Trouvant toutes les peines du monde à mettre en avant le caractère politique de la décision algérienne, d'autant que le ministre espagnol des Affaires étrangères avait confirmé que le problème est commercial, Repsol et Gas Natural ont changé de fusil d'épaule pour essayer de trouver une faille dans le contrat qui est purement commercial, pour tirer leur épingle du jeu. Ce projet, décidé il y a cinq ans et qui a vu l'entrée dans le partenariat des deux compagnies espagnoles, devait être achevé en 2009, mais le retard accusé par les deux partenaires a amené l'entreprise algérienne à revoir ses cartes et à rompre le contrat après plusieurs mises en demeure. Mieux, le recours à un tribunal commercial international s'est avéré nécessaire pour Sonatrach, en ce sens qu'elle a perdu beaucoup d'argent dans cette affaire. Sonatrach avait, dans ce contexte, engagé deux cabinets d'experts européens pour évaluer l'impact du retard. Les deux cabinets ont dû rendre leurs conclusions. C'est sur cette base que Sonatrach semble avoir fait connaître ses demandes d'indemnisation.