Un colonel de l'armée libanaise a été inculpé mercredi de collaboration avec Israël, portant à quatre le nombre de militaires libanais inculpés depuis le début des arrestations d'espions présumés en 2009, a-t-on appris de source judiciaire. «Le procureur du gouvernement auprès du Parquet militaire Sakr Sakr a inculpé le colonel Antoine Abou Jawdeh de collaboration avec l'ennemi» depuis 2006, a précisé la source. Le militaire est soupçonné de s'être «réuni avec des officiers du Mossad (renseignements israéliens) à l'étranger et d'avoir fourni à l'Etat hébreu des informations sur la Résistance (le Hezbollah) et l'armée libanaise en contrepartie de sommes d'argent». Il s'agit du quatrième militaire inculpé dans ce dossier pour lequel une centaine de personnes ont été arrêtées au Liban depuis début 2009. L'année dernière, le colonel Mansour Diab et le lieutenant colonel Chahid Toumieh ont été inculpés de collaboration avec l'Etat hébreu, à qui ils ont passé des «informations précises» sur des positions civiles et militaires. En mai dernier, la peine de mort a été requise contre un commandant, Ghazwane Eid Chahine. Par ailleurs, un ancien général de l'armée et cadre très respecté du Courant patriotique libre (CPL de Michel Aoun), Fayez Karam, avait été inculpé le 10 août de collaboration avec les services de renseignement de l'ennemi. M.Karam, dont l'arrestation avait choqué l'opinion publique, est soupçonné d'avoir transmis des informations sur la teneur des rencontres entre les dirigeants de son mouvement et ceux du Hezbollah. Cinq personnes ont jusqu'à présent été condamnées à mort pour espionnage au profit de l'Etat hébreu, dont un ancien sous-officier des Forces de sécurité intérieure. Un ancien général à la Sûreté générale, son épouse et son neveu, également fonctionnaire à la Sûreté générale, avaient aussi été inculpés en 2009. Le Liban est encore techniquement en guerre avec Israël. Les agents présumés encourent la prison à vie assortie de travaux forcés. Si le juge estime que cette collaboration a provoqué la mort, il peut demander la peine capitale.